Cure d'air Trianon à Malzéville en Meurthe-et-Moselle

Patrimoine classé Bar classé MH Brasserie classée MH Bâtiment Art Nouveau

Cure d'air Trianon à Malzéville

  • 75 Rue Pasteur
  • 54220 Malzéville
Cure dair Trianon à Malzéville
Cure dair Trianon à Malzéville
Cure dair Trianon à Malzéville
Crédit photo : Doique - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

L'architecture métallique et ses vitraux (cad. 1977 AC 34) : classement par arrêté du 12 juin 1989

Origine et histoire de la Cure d'air Trianon

La Cure d'Air Trianon est une ancienne guinguette située à Malzéville, sur les hauteurs dominant Nancy. Construite en 1902 pour L. Royer, propriétaire du Grand-Café du Point-Central, elle a été conçue par l'architecte Georges Biet et réalisée par l'entreprise de construction métallique de Frédéric Schertzer. L'édifice, de style Art nouveau lié à l'École de Nancy, a été construit avec de l'acier provenant des aciéries de Pompey. Il se compose d'une structure métallique en acier riveté à un niveau reposant sur un massif de maçonnerie qui abrite les cuisines. La charpente comprend quatre fermes sur potences reliées par huit poutrelles profilées en I ; chaque ferme est formée de deux arcs segmentaires à treillis lâche. La mise en évidence de la structure métallique est voulue : le décor est limité à l'encadrement des verrières, réalisé en fers plats se terminant en "coup de fouet". À l'origine, l'établissement associait une salle de brasserie au rez-de-chaussée et, sur la terrasse supérieure primitivement couverte d'un vélum, une piste de danse. Ouverte à la belle saison, du 1er mai au 30 septembre, la Cure d'Air a été exploitée au début du XXe siècle ; selon les sources elle ouvre au public en 1903 et cesse son activité entre environ 1907 et 1910. La salle était largement vitrée : vingt-deux verrières publicitaires dessinées par Henri Bergé, dessinateur à la verrerie Daum, occupaient les trois faces libres. Ces vitraux représentaient les grandes marques de l'époque — liqueurs, absinthe, rhum, champagne, eaux de Vichy, laiterie — inscrites dans un décor de chardons en fleur. L'ensemble dégageait un sentiment de légèreté, accentué par la forte saillie de la terrasse, et rappelle certains ouvrages d'ingénierie de la fin du XIXe siècle. La guinguette offrait un panorama et un accès à l'arboretum de l'Abiétinée, un parc art nouveau aux essences rares. Après la fermeture, le lieu fut racheté par l'entrepreneur Auguste Bichaton pour y réaliser sa résidence d'été et a ensuite servi de garage ; la structure métallique a subsisté mais les vitraux ont été déposés après avoir souffert des intempéries et du vandalisme, quatre d'entre eux ayant définitivement disparu. Cet ensemble, fruit de la collaboration entre architecte et ingénieur, illustre l'adéquation forme-décor-fonction prônée par l'École de Nancy et a été classé au titre des monuments historiques le 12 juin 1989 pour son architecture métallique et ses vitraux.

Liens externes