Défenses de la Pointe du Toulinguet à Camaret-sur-Mer dans le Finistère

Patrimoine classé Patrimoine défensif Fortification

Défenses de la Pointe du Toulinguet

  • Pointe du Toulinguet
  • 29570 Camaret-sur-Mer
Défenses de la Pointe du Toulinguet
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Défenses de la Pointe du Toulinguet
Défenses de la Pointe du Toulinguet
Crédit photo : Michael Rapp - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XIXe siècle

Patrimoine classé

L'ensemble défensif formé par la tour-modèle de type 1811, ses murs de défense, le mur d'escarpe et leurs fossés, en totalité (cad. CM 2 à 4) : classement par arrêté du 25 avril 2013

Origine et histoire des Défenses de la Pointe du Toulinguet

La pointe du Toulinguet, cap situé à l'extrémité de la presqu’île de Crozon sur la commune de Camaret-sur-Mer, commande l’observation de toute la largeur de la passe jusqu’à la pointe Saint‑Mathieu. Un ouvrage de défense y est attesté dès le XIIe siècle et la presqu’île est occupée militairement au moins depuis 1694, date à laquelle on y installe une batterie de côte et un signal. Des aménagements attribués à Vauban datent de la fin du XVIIe siècle ; il n’en subsiste que quelques vestiges au pied du phare. Sur le point le plus élevé, une tour‑réduit de type « modèle 1811 » (construite en 1812, n°3) est destinée à recevoir douze à dix‑huit hommes. Vers 1884, la tour est retranchée à la gorge par un mur défensif avec fossé maçonné, formant avec les escarpements nord et sud un front rectiligne qui barre la pointe. La tour s’élève sur trois niveaux : le dernier est une terrasse d’artillerie dallée de granit et munie d’un parapet ; au rez‑de‑chaussée se trouvent des pièces voûtées en briques et au premier étage une vaste pièce voûtée d’arêtes en granit reposant sur un pilier central. La principale modification apportée vers 1884 a été la suppression du pont‑levis originel, remplacé par une entrée de plain‑pied. La fonction de l’ensemble a été la défense du mouillage de Camaret, puis la défense lointaine du vestibule du goulet de Brest.

Les sources cartographiques et militaires successives attestent la présence de multiples batteries et ouvrages annexes : dès la fin du XVIIIe siècle une « batterie du Toulinguet » est mentionnée entre le Grand Gouin et la pointe aux Pois ; les états et plans du début du XIXe siècle détaillent sept batteries de côte, une tour‑modèle n°3, un corps de garde, un magasin à poudre et une guérite. Le cadastre de 1831 repère au moins six batteries orientées vers le nord‑ouest, une vers le sud‑ouest, ainsi que le toponyme Toullinguet. Les inventaires et atlas militaires du XIXe et du début du XXe siècle montrent une évolution continue de l’armement : artilleurs et mortiers au début du XIXe siècle, puis canons et obusiers de gros calibre au milieu du siècle, et des pièces plus modernes à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Selon les atlas, la batterie est successivement armée de pièces variées : 19e‑century mortiers et canons, puis au tournant du XXe siècle des canons de 95 mm et des canons de 19 et 24 cm sur affûts G.P.C., avec des adaptations et des suppressions prévues dans les années 1920 au profit d’un remplacement par des batteries de 19 cm et l’installation de postes azimutaux.

Le site comporte également des magasins à poudre : un magasin terrassé de type 1879 construit autour de 1883‑1884 et un magasin sous roc édifié vers 1890‑1893. Lors de la Seconde Guerre mondiale, deux nouvelles batteries longue portée sont créées à proximité, sur la pointe du Grand Grouin à l’est et sur la pointe de Kerbonn à l’ouest. Le Toulinguet abrite encore des vestiges plus anciens, parmi lesquels un site préhistorique fortifié et une plate‑forme correspondant à la batterie basse de Vauban, ainsi que la tour‑modèle et plusieurs batteries construites entre 1883 et 1899. Le site est aujourd’hui interdit d’accès car il se trouve sur le terrain militaire de la Marine nationale associé au sémaphore du Toulinguet. On y trouve aussi le phare du Toulinguet.

Le toponyme Toulinguet vient du breton Toul inged, « trou du pluvier », en référence à une roche percée en mer. Géologiquement, la pointe appartient au prolongement occidental du synclinorium médio‑armoricain : un socle de schistes briovériens supporte des séries paléozoïques allant de l’ordovicien au dévonien, avec notamment d’épaisses formations de grès armoricain. Le Toulinguet, affecté par le décrochement de la faille de Kerforne, met en relief de puissants bancs de grès quartzique ; l’inversion de relief due à l’érosion différentielle y permet d’observer la succession stratigraphique du grès inférieur, des schistes du Gador, puis du grès supérieur. Enfin, un naufrage notable s’est produit à proximité : le cargo britannique Swansea‑Vale a heurté les roches du Trépied le 8 août 1918 et a coulé entre la pointe et le fort de Bertheaume, l’équipage ayant pu s’évacuer.

Liens externes