Origine et histoire de la Demeure et des Entrepôts Anthony
La demeure et les entrepôts Anthony forment un ensemble de bâtiments organisés autour de plusieurs cours, complété par des jardins, potagers et vergers, situés à Arc-lès-Gray (Haute-Saône). Les constructions datent principalement du XVIIIe siècle et ont été réalisées en deux campagnes : le corps sur rue pourrait remonter à vers 1729, la seconde campagne ayant eu lieu peu avant la Révolution. À l'origine, l'édifice servait de demeure et d'entrepôt à Jean-Baptiste Anthony, issu d'une famille de négociants en produits métallurgiques, en grains et en vins. À l'ouest, l'aménagement de l'ancienne fonderie Dagot est en grande partie conservé, notamment des puits de lumière et des bureaux datés du début du XXe siècle. La fonderie a été créée en 1889 par Alphonse Dagot dans divers corps de bâtiments utilisés comme remises, écuries et habitations ; elle disposait alors d'un cubilot et d'une machine à vapeur. Elle fabriquait des pièces mécaniques, sur modèle ou sur plan, brutes ou usinées, destinées aux machines-outils et aux machines agricoles. La matrice cadastrale signale vers 1898 l'ajout d'une maison, d'une écurie, d'une remise, d'un moulin à sable, d'un magasin à charbon, d'une grue et d'un cubilot. Reprise vers 1911 par ses fils Benoît et Gabriel, l'usine devint la Fonderie de fer, cuivre et bronze A. Dagot Fils et élargit sa production aux cuisinières en fonte (système Dufournel), aux pompes à balancier, aux abreuvoirs et aux fontes d'ornement. Pendant la Première Guerre mondiale, elle travaille pour l'armement (ébauches d'obus de 75 mm) et pour le chemin de fer. En 1934, la société B. Dagot et Fils exploite également un atelier de construction fabriquant machines agricoles, matériel de distillerie, pompes et pièces de mécanique générale. Les deux activités sont séparées en 1954 : la SARL des Ateliers Dagot se consacre aux pompes industrielles et aux pièces mécaniques, tandis que la fonderie poursuit la production de petites séries de moulage et de châssis pour machines-outils. La fonderie cesse son activité en 1971. Une partie des terrains a été annexée par la société de matériel agricole John Deere. L'atelier de fonderie est aujourd'hui occupé par un négociant en vins. L'effectif a varié : en 1893 la fonderie employait 12 hommes et 9 enfants, autour de 1918 elle comptait une soixantaine de salariés, et en 1967 l'atelier de construction employait 5 ouvriers contre 25 à la fonderie. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 2007.