Origine et histoire
U Frati è a Sora, également appelés menhirs du Rizzanèse, sont deux menhirs situés au lieu-dit Gjumenta Russa sur la commune de Sartène, en Corse-du-Sud. Ils ont été décrits pour la première fois par Prosper Mérimée dans Notes d'un voyage en Corse (1840), qui les localise à environ une lieue de Sartène, sur la rive gauche du Rizzanese près du chemin de Propriano, dans un lieu nommé le Stantare. Mérimée note deux pierres dressées, fortement inclinées l'une vers l'autre : la plus grande lui paraît haute d'environ trois mètres, de section presque carrée d'environ 0,85 m de côté et avec un sommet apparemment brisé ; l'autre ne dépasserait pas 1,60 m ; entre elles, il observe encore une pierre couchée d'environ un mètre qui pourrait être un fragment. Les menhirs sont inscrits au titre des monuments historiques par la liste de 1889. Ils faisaient partie d'un alignement plus vaste aujourd'hui disparu : U Frati (« le frère ») est brisé dont la partie inférieure est restée en place, et, selon Adrien de Mortillet, il devait mesurer à l'origine environ trois mètres. A Sora (« la nonne ») est renversée et mesure aujourd'hui 1,25 m de long ; Mérimée l'avait auparavant estimée proche de 1,60 m. Selon la légende locale, les deux pierres représentent un moine et une nonne qui, ayant succombé à la tentation et fui leur couvent, auraient été pétrifiés et unis pour toujours. U Frati è a Sora sont aussi mentionnés dans la chanson éponyme du groupe Svegliu d'Isula. Le site et son étude sont documentés dans plusieurs travaux, notamment ceux de Prosper Mérimée, Adrien de Mortillet et Laurent-Jacques Costa, et des images sont disponibles sur Wikimedia Commons.