Origine et histoire de la Digue d'enceinte
La digue d'enceinte de Caderousse protège le village des crues du Rhône. À l'origine, un rempart médiéval ceinturait l'agglomération ; il subsiste quelques vestiges à l'ouest, puis il fut remplacé par une digue en terre attestée en 1470, à l'extérieur pourvue d'un perré sec et, à l'intérieur, engazonnée. L'inondation du 31 mai 1856, qui porta le niveau de l'eau à 7,91 mètres et inonda la plupart des maisons jusqu'au premier étage, entraîna la décision de consolider l'ouvrage. L'étude fut confiée à l'ingénieur Rondel, le projet définitif, revu en 1860, fut adjugé à l'entrepreneur François Jean ; les travaux commencèrent en 1860 et s'achevèrent fin 1866. Le coût total s'éleva à 170 000 francs, dont les trois quarts furent pris en charge par l'État. L'ensemble de la digue est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 5 novembre 2001.
La digue mesure 1 716 mètres de long et atteint près de neuf mètres au-dessus de l'étiage, soit 1,10 mètre au-dessus du niveau atteint en 1856. Elle a une largeur de trois mètres au sommet et d'environ dix mètres à la base. L'ouvrage est constitué d'un remblai, protégé à l'extérieur par un perré maçonné formant un mur inclinée à 45° et, à l'intérieur, par une déclivité engazonnée ; un parapet en dalles de pierre la protège côté extérieur. Un chemin piétonnier court sur toute la longueur du sommet et des escaliers ainsi que des plans inclinés permettent d'y accéder depuis l'extérieur et l'intérieur.
La digue comporte deux portes : la Porte Léon Roche (anciennement Porte d'Orange), à l'est, et la Porte de Castellan, au nord-ouest. Chaque porte était équipée de deux rainures pour la mise en place de batardeaux ; ces batardeaux furent utilisés pour la dernière fois lors des inondations de décembre 2003 et, lors d'une modernisation en 2012, on n'a conservé que la rainure extérieure de chaque porte.
Du côté intérieur, la digue est bordée par un cours qui réunit une voie de circulation et, au pied de l'ouvrage, un large espace gravillonné planté de platanes, utilisé alternativement comme stationnement et terrains de boules, typique des villages du Sud-Est. À partir de la Porte de Castellan et dans le sens horaire, ces aménagements portent les noms de cours Jean-Moulin, cours Gabriel-Péri, cours Aristide-Briand, cours Frédéric-Mistral et cours Guy-Mocquet. Côté extérieur, la digue longe plusieurs voies : l'avenue du 8-Mai-1945, la D 17, la D 237 (route de la CNR) et l'avenue Emmanuel-Vitria.