Distillerie Sécrestat, actuellement musée Goupil à Bordeaux en Gironde

Distillerie Sécrestat, actuellement musée Goupil

  • 33300 Bordeaux
Distillerie Sécrestat, actuellement musée Goupil
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Distillerie Sécrestat, actuellement musée Goupil
Distillerie Sécrestat, actuellement musée Goupil
Crédit photo : picotche - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures (cad. RP 23) : inscription par arrêté du 16 juillet 1993

Origine et histoire

Construite en 1898 pour abriter la Maison Sécrestat, la distillerie du 40-50 cours du Médoc prolonge une fabrique de liqueurs fondée par Pierre Sécrestat en 1852 rue Notre-Dame. La maison avait pour spécialité le « bitter Secrestat », élaboré à base de gentiane et d'écorces d'oranges amères, ainsi que des caramels, vins, apéritifs et diverses liqueurs. L'édifice, conçu par l'architecte bordelais Ernest Minvielle, présente en façade un avant-corps néo-classique en brique et pierre et des vastes salles de préparation réparties sur trois niveaux, avec une cuverie aménagée en sous-sol équipée de cuves en ciment à paroi intérieure en verre permettant le stockage d'environ 1,5 million de litres d'eau-de-vie. La distillerie a exercé son activité de 1902 à 1973.

Pierre-Jules-Honoré Sécrestat, né à Montignac le 16 mai 1822, s'installe à Bordeaux en 1852 après un apprentissage chez un liquoriste ; homme d'affaires et élu municipal, il fait édifier la nouvelle usine et possède également des propriétés viticoles dans le Périgord, dont le château de Lardimalie, où il fait construire des chais par le même architecte. Il meurt en 1905.

Après une période d'abandon, le bâtiment a été réhabilité pour accueillir, à partir de février 1991, le Conservatoire de l'image industrielle, dit Musée Goupil, qui rassemblait les fonds photographiques, les estampes et les cuivres de l'éditeur Adolphe Goupil, collections constituées notamment par Vincent Imberti à l'occasion de la liquidation de la maison Goupil. Le musée, pensé comme centre de recherche et de médiation sur les techniques de reproduction et la diffusion de l'image, proposait une bibliothèque spécialisée, des animations et un atelier de gravure ; avant travaux, une exposition sur 700 m² du rez-de-chaussée a présenté presses, épreuves et documents du 25 novembre 1991 au 25 septembre 1992. Les collections du Musée Goupil sont désormais conservées au Musée d'Aquitaine. L'édifice a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1993.

Sur le plan architectural, l'ensemble relève d'un style dit « Henri IV », fréquent au Second Empire, qui mêle brique, pierre et éléments métalliques. La façade se développe sur neuf travées au second niveau ; la partie centrale, en pierre, comporte trois travées et s'ouvre au rez-de-chaussée sur une porte à deux battants sous un arc en plein cintre orné d'une guirlande ; le premier étage présente un balcon et un édicule coiffé d'un attique et d'un fronton, alternant volutes et motifs classiques, tandis que les deux ailes latérales reprennent la composition en briques et pierres inspirée de l'architecture française du début du XVIIIe siècle.

À l'intérieur, un large couloir décoré de stucs dessert des pièces ponctuées de piliers en fonte soutenant poutres et solives et des plafonds en berceau segmentaire ; l'organisation du premier étage est sensiblement identique. Des installations industrielles subsistent peu : la grande cheminée accolée à l'arrière de l'édifice en est l'élément le plus visible.

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