Dolmen Allée de la Justice d'Épône à Épône dans les Yvelines

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Dolmens

Dolmen Allée de la Justice d'Épône

  • 5 Impasse Trente Sept
  • 78680 Epône
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Propriété de la commune

Période

Néolithique récent

Patrimoine classé

Dolmen de la Justice : classement par liste de 1889

Origine et histoire du dolmen Allée de la Justice

L'allée couverte de la Justice se situe à Épône, dans les Yvelines, à un peu plus d'un kilomètre au sud de la rive gauche de la Seine, dans la plaine alluviale en zone inondable. Le monument tire son nom du lieu-dit « Champtier de la Justice », appellation connue depuis le XIIe siècle. Pillé et partiellement détruit en 1793 par des habitants à la recherche d'un trésor, il a ensuite fait l'objet de visites et de fouilles. Armand Cassan visita le site en 1833 et empêcha son propriétaire de le démolir. Perrier du Carne et Manouvrier y menèrent la première fouille officielle en 1881. L'allée couverte fut classée au titre des monuments historiques en 1889. Une nouvelle intervention archéologique eut lieu en 1953-1954 par le Dr Eugène Eble ; l'édifice fut ensuite restauré et la chambre remblayée au niveau du sol.

Orientée nord-ouest / sud-est, l'allée ouvre au nord-est. La chambre mesure 11,70 m de long, de 1,50 m à 1,75 m de large et 1,90 m de haut. Elle est délimitée par six orthostates à gauche et onze à droite. Le sol était pavé de plaquettes de calcaire de 5 à 6 cm d'épaisseur. Aujourd'hui, seules trois tables de couverture subsistent ; l'une d'elles a été confortée par un pilier en béton lors de la restauration. Les destructions de 1793 empêchent de préciser si le monument comportait une antichambre ou quelle était l'architecture de l'entrée. Les orthostates sont en grès et en calcaire ; deux tables sont en pierre meulière et la troisième en poudingue, toutes issues d'affleurements situés à 3–4 km autour du site. À l'origine, la chambre n'a pas été entièrement creusée dans le sol : selon Cassan, les supports latéraux dépassaient d'environ 0,60 m du sol primitif, et la comtesse de Maule a signalé que le monument était protégé par un tumulus de terre avant son pillage.

Lors des fouilles de 1881, seule une section d'environ 5 m depuis le chevet était restée intacte ; elle présentait deux couches d'inhumation séparées par un lit de plaquettes en calcaire, la couche supérieure étant couverte de la même manière. Trois squelettes en position fléchie furent retrouvés, les genoux ramenés sous le menton, le corps couché sur le côté et les mains placées de part et d'autre de la tête. Un foyer de 1,30 m sur 0,80 m fut découvert sous le dallage, mais aucun ossement ne portait de traces de combustion. Les fouilleurs estimèrent à environ soixante le nombre d'inhumations, d'après les 58 humérus retrouvés. Quinze crânes furent mis au jour (trois masculins et douze féminins), dont un présente des traces de trépanation et trois autres des mutilations.

Le mobilier funéraire comprenait des outils et armes en silex et en grès — sept haches polies, trois lames finement taillées de type Grand-Pressigny, une pointe de javelot, quatre grattoirs, deux pointes de flèche tranchantes, six flèches à pédoncule et barbelures, un nucléus et des éclats — ainsi que des éléments de parure et de la céramique. Les éléments de parure sont deux amulettes en pierre verte et en marbre, un oursin fossile et trois rondelles en terre cuite ; la céramique comprend un vase presque complet de style grossier et de nombreux tessons.

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