Dolmen de Bagnol de Fromental en Haute-Vienne

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Dolmens

Dolmen de Bagnol de Fromental

  • Le Bourg
  • 87250 Fromental
Crédit photo : Fourgeaudg - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Dolmen de Bagnol (cad. C 1330p) : classement par arrêté du 7 mai 1945

Origine et histoire du dolmen de Bagnol

Le dolmen de Bagnol est situé à Fromental, dans le département de la Haute-Vienne. Il est représenté pour la première fois en 1863 sur une lithographie publiée dans le bulletin de la Société archéologique du Limousin et classé au titre des monuments historiques le 7 mai 1945. Au début des années 1990, l'affaissement progressif des piliers mena l'édifice à la ruine; il fut fouillé en 1991 et restauré en 1992 sous la direction de Roger Crédot. Le dolmen se dresse à 391 m d'altitude. La table de couverture, de forme triangulaire, mesure 4,50 m de long sur 2,20 m de large et présente une épaisseur moyenne de 0,80 m; elle porte sur le côté ouest un trou de mine triangulaire, vestige d'une tentative d'explosion au début du XXe siècle. Cette table triangulaire correspond à une chambre funéraire piriforme, comparable à d'autres exemples du département tels que le dolmen du Pouyol et le dolmen de la Borderie. La chambre, ouverte à l'est, devait être fermée par un muret en pierre sèche ou une dalle amovible. Quatre orthostates sont encore visibles, mais la fouille a mis au jour cinq voire six fosses de calage, preuve de l'existence d'au moins un cinquième pilier dont la disparition est ancienne puisqu'il n'apparaît pas sur la lithographie de 1863 et que la légende évoque seulement quatre pierres. Les piliers mesurent de 1,66 à 1,87 m de hauteur pour une largeur de 1,25 à 1,55 m. Toutes les dalles sont en granite à gros grains de Montjourde et aucune trace de tumulus n'a été retrouvée. Deux haches polies ont été découvertes au XXe siècle dans la parcelle du dolmen. La fouille a permis de recueillir un petit mobilier composé d'une douzaine d'armatures de flèches — dont des pointes tranchantes attribuées au Néolithique moyen et des armatures à pédoncule et ailerons caractéristiques du Néolithique final — ainsi qu'une pointe, une lame de poignard et quelques éclats de silex. Les tessons de céramique, de poterie grossière, sont trop fragmentés pour fournir des informations précises. Une datation au radiocarbone des charbons prélevés dans une fosse de calage situe une occupation entre 3788 et 3389 av. J.-C., et l'analyse des pollens révèle une abondance de céréales et la présence de châtaigniers. La construction du dolmen est probablement datée du Néolithique ancien, mais le site fut fréquenté pendant le Néolithique moyen et final et plus tard, comme l'attestent une monnaie gauloise, des scories de fer et des tessons gallo-romains et médiévaux. À moins de 500 m se trouve le menhir des Fichades; entre ce menhir et le dolmen, environ 3 000 pièces en silex ont été recueillies sur les hauteurs, ce qui suggère la présence d'un habitat préhistorique à proximité, phénomène rare dans l'ouest de la France. Selon la légende locale, quatre jeunes filles portant chacune une grosse pierre laissèrent tomber leur fardeau; l'une d'elles, ayant invoqué Dieu, vit sa pierre se planter verticalement tandis que les autres restèrent enfoncées de façon oblique.

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