Origine et histoire
Le dolmen de Boumiers, aussi appelé dolmen de Bommiers ou dolmen de la Pierre Fondue, est une structure mégalithique dressée pendant le Néolithique sur la commune de Sainte-Maure-de-Touraine (Indre-et-Loire, Centre-Val de Loire). Implanté sur le large plateau de Sainte-Maure, au lieu-dit la Pierre Fondue dans l'ancien village de Boumiers, il se trouve à environ 3 km du bourg et le relief local s'incline sensiblement vers la vallée de la Vienne. Le site s'inscrit au sein d'un territoire riche en occupations préhistoriques : à proximité, l'éperon des « Deux Manses » a livré de nombreux outils (biface de faciès acheuléen, grattoirs, perçoirs, percuteur, hache polie) ainsi que des lames et une hache en bronze, tandis que d'autres gisements communaux (la Séguinière, les Terres-Jaunes, Boumiers) fournissent des niveaux attribués au Chelléen, au Moustérien et au Néolithique. Le mégalithisme tourangeau présente une répartition inégale en trois ensembles, dont le plus dense s'organise autour de la vallée de la Vienne ; le dolmen de Boumiers relève de cet ensemble. Découvert dans la première moitié du XIXe siècle, il a été signalé à la Société archéologique de Touraine et étudié en 1842 par Jean-Jacques Bourassé; il a ensuite été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté interministériel le 15 avril 1945. Le dolmen a subi des dégradations ultérieures, mais il était encore dans un bon état de conservation lors des premières prospections. D'un plan orienté selon un axe sud-est/nord-ouest, l'entrée de la chambre apparaît cependant tournée vers l'orient selon E. Montrot. La construction repose sur six blocs formant une chambre soutenant une dalle de couverture, et s'élève à environ 1,70 m de hauteur. Contrairement aux premières observations qui évoquaient des blocs de calcaire et de meulière, une analyse plus poussée a identifié la craie spathique et le grès comme matériaux composant les pierres. Les éléments sont en grande partie non taillés, mais présentent des traces d'arasement et d'équarrissage. La dalle de couverture, plate et épaisse d'environ 35 cm, a une forme grossièrement triangulaire évoquant un triangle rectangle dont la base mesure approximativement 2,40 m et l'hypoténuse 3,10 m ; une strie en forme de rigole parcourt sa surface du centre vers l'extrémité septentrionale. Cette table s'appuie sur quatre orthostates dressés verticalement : l'orthostate sud mesure environ 3,20 m, le nord 3,10 m et la dalle de chevet ouest 2,90 m de long pour 1,70 m de hauteur. Au droit de l'entrée, un bloc gît au sol et pourrait être, selon Bourassé, un fragment de la dalle de couverture. Malgré son usage funéraire probable, les fouilles n'ont mis au jour ni ossements ni mobilier funéraire, qui ont sans doute été pillés à une époque ancienne.