Origine et histoire du dolmen de Coppière
L'allée couverte de Copierres, dite aussi dolmen Vieille Cote, se situe sur la commune de Montreuil-sur-Epte (Val-d'Oise). Elle a été découverte par le préhistorien Émile Collin, qui, en ramassant des silex lors d'une prospection, entreprit la fouille et publia deux courts rapports. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques le 7 mai 1895 et un rapport détaillé d'Adrien de Mortillet a été publié en 1906. Installée sur un coteau à 118 m d'altitude, l'allée est orientée ouest-nord-ouest / est-sud-est, l'entrée s'ouvrant à l'ouest-nord-ouest, et a été taillée dans un sous-sol calcaire. Sa chambre, longue d'environ 15,30 m, se compose de trois tronçons successifs construits différemment, sans antichambre et avec une entrée de type singulier. La largeur de la chambre varie de 2,12 m au chevet à 1,40 m à l'entrée, et sa hauteur décroît de 2,15 m au fond à 0,60 m près de l'entrée. Le chevet est formé d'une unique grande dalle haute de 2,15 m et large de 2,40 m. Du chevet vers l'entrée, le premier tronçon (environ 7,50 m) est délimité par des orthostates bien alignés — sept sur le côté nord et six sur le côté sud — d'une hauteur moyenne d'environ 2 m et présentant une face intérieure lisse. Le second tronçon, sur les cinq mètres suivants, comporte des dalles moins bien alignées et de moindre hauteur (en moyenne 1,15 m), et les intervalles entre dalles des deux premières parties ont été obturés par des plaquettes empilées. Le dernier tronçon est bordé de murs en plaquettes d'environ 0,60 m de hauteur, se terminant en demi-cercle près de l'ouverture sous une table de couverture de 0,40 m d'épaisseur. Le sol de l'allée était entièrement dallé ; seule la table de couverture de l'entrée était encore en place, les autres étant tombées dans l'allée ou ayant été enlevées antérieurement. Bien que le rapport de fouille ne mentionne aucun tumulus, c'est l'émergence d'un tertre au milieu du champ qui avait attiré l'attention d'Émile Collin.
La chambre renfermait un conglomérat très compact contenant de nombreux ossements sans ordre apparent, sauf les os longs, entassés le long des parois ; quatorze crânes ont été récupérés et onze fragments portaient des traces de trépanation. Deux niveaux archéologiques ont été distingués : une couche néolithique et une couche gallo-romaine supérieure, concentrée vers le milieu de l'allée. Le mobilier funéraire, principalement retrouvé dans les trois derniers mètres du fond de la chambre, comprend de nombreux objets en silex — lames, grattoirs, retouchoirs, perçoirs, un tranchet, une quinzaine d'éclats et de nombreuses pointes de flèches (vingt-trois tranchantes et une à pédoncule et ailerons) pour la plupart regroupées. Les outils en matière osseuse consistent en un poinçon finement poli, deux bois de cerf ayant servi de manches et six rondelles crâniennes. Les éléments de parure rassemblent une hache-amulette en jadéite ou schiste, petites plaquettes de schiste percées, perles dont une en calcite et vingt-quatre discoïdes colorées en rouge, fragments de bracelet en schiste, dix-sept canines percées d'animaux carnivores, deux coquillages de type cypraea et deux perles métalliques (une biconique et une cylindrique). Plus d'une cinquantaine de tessons d'une poterie grossière, mal cuite et de teinte rougeâtre ou noirâtre, ont été identifiés et assimilés à la culture Seine-Oise-Marne.