Origine et histoire du dolmen de la Gastée
Le dolmen de la Gastée se trouve à Cabasse, dans le Var, au sommet d'une petite colline. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1988. Fouillé en 1948 par René Gérard puis plus tard par Georges Bérard, il présente un tumulus de pierrailles de 16 mètres de diamètre pour une hauteur comprise entre 1 m et 1,30 m. La chambre funéraire, presque carrée, est délimitée par quatre orthostates et un muret de pierres sèches et séparée en deux selon un axe nord-sud par une petite dalle verticale. Un cercle de 32 cm de diamètre et 5 cm de profondeur, réalisé par bouchardage, orne la partie supérieure du pilier nord de l'entrée. Le couloir, long de 1,60 m, est matérialisé par deux orthostates et s'ouvre à l'ouest. Toutes les dalles proviennent de l'affleurement dolomitique situé au sud de l'édifice. Après les opérations de fouille, le monument a été partiellement restauré et la table de couverture remise en place. Le site a été exploré depuis l'Antiquité, au moins dès l'époque romaine, et a subi plusieurs interventions. Seule une bande de la couche de remplissage, large de 0,35 à 0,40 m et d'une épaisseur moyenne de 0,60 m, protégée par la chute de la table le long de la paroi ouest, est restée intacte ; elle n'a livré que deux perles (une biconique en calcite et une en forme de tonnelet en calcaire) et une pointe de flèche. Lors des fouilles de René Gérard, 30 kg d'ossements humains très détériorés et 1 600 dents humaines, dont 8 % de dents enfantines, ont été recueillis, traduisant une utilisation prolongée du monument. Le tamisage des déblais issus de fouilles clandestines a permis de retrouver du mobilier funéraire — pointes de flèches foliacées et fragment de lamelle en silex, trois pendeloques arciformes en coquillage, une pendeloque en forme de virgule en stéatite, des perles en serpentine verte et en calcaire, deux valves de pétoncle percées à la charnière et douze tessons de céramique grossière sans décor — attribuable au Chalcolithique.