Dolmen de la Pierre Godon à Tillay-le-Péneux dans l'Eure-et-Loir

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Dolmens

Dolmen de la Pierre Godon à Tillay-le-Péneux

  • Lieu-dit la Pierre Godon
  • 28140 Tillay-le-Péneux
Crédit photo : Grefeuille - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Néolithique
Âge du Bronze
Âge du Fer
Antiquité
Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
4100 av. J.-C.
4000 av. J.-C.
0
1800
1900
2000
Néolithique moyen
Début de la construction
1864
Première mention archéologique
1975-1976
Fouilles de sauvetage
10 décembre 1979
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Dolmen (cad. A 272) : classement par arrêté du 10 décembre 1979

Personnages clés

Boisvillette Auteur des Statistiques archéologiques d'Eure-et-Loir mentionnant le dolmen en 1864.

Origine et histoire du dolmen de la Pierre Godon

La Pierre Godon est un dolmen situé à Tillay-le-Péneux, dans le département d'Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire. Il est mentionné en 1864 par Boisvillette dans ses Statistiques archéologiques d'Eure-et-Loir. En 1975, le propriétaire entreprit d'araser le tumulus et de vider la chambre funéraire, comblée par des pierres, et la découverte d'ossements entraîna une fouille de sauvetage à partir de 1976. Le dolmen est classé au titre des monuments historiques depuis le 10 décembre 1979.

Il a été édifié dans le talweg d'un petit vallon sur un plateau calcaire. Les dalles, en calcaire et en meulière, pourraient avoir été extraites du rebord du plateau à une cinquantaine de mètres au nord-est. Plusieurs autres mégalithes sont connus à proximité : la Pierre Cocharde et la Pierre Peyrolle, deux dolmens aujourd'hui détruits, le tumulus de Menainville et deux menhirs situés dans un rayon d'environ 60 mètres, l'un détruit, l'autre déplacé dans le hameau voisin.

Le monument est formé de quatre orthostates latéraux et d'une dalle de chevet ; une sixième dalle a été découverte à l'extérieur, dans le cairn au nord-est, et il comporte une unique table de couverture. La dalle de fermeture, aujourd'hui disparue, n'est connue que par les souvenirs du propriétaire. La chambre funéraire, quadrangulaire et orientée sud-sud-est, mesure 2,10 m de longueur sur 1,40 m de largeur. Le dolmen était légèrement excentré par rapport au tumulus ovale, qui mesure 11,50 m sur 10 m. Le cairn a été construit avec des blocs quadrangulaires de 0,40 à 0,50 m disposés en écailles, les interstices comblés par des pierres plus petites et le tout recouvert d'une couche de petites plaquettes.

La construction a consisté à excaver le limon jusqu'à une couche de gravillons puis à creuser des fosses de calage pour les orthostates jusqu'au sous-sol rocheux. L'effondrement d'un orthostate et la fissure d'un autre, attribués au gel, ont provoqué le basculement de la table de couverture et l'ouverture entre son bord et la dalle de chevet. Un aménagement postérieur a été réalisé à l'extérieur, sur le côté est du dolmen.

Les ossements et le mobilier retrouvés indiquent une utilisation du dolmen du Néolithique moyen au Néolithique final (Campaniforme). La chambre était comblée sur environ 1,20 m de hauteur ; de nombreux ossements y ont été découverts ainsi qu'à l'extérieur. La plupart des ossements étaient fragmentés et peu en connexion anatomique ; la présence de longs os disposés près des orthostates à l'arrière et le désordre général suggèrent qu'ils ont été repoussés pour faire de la place. Deux crânes placés côte à côte ont été retrouvés contre la dalle de chevet. L'abondance d'esquilles osseuses hors de la chambre a permis une datation par radiocarbone à 2600 BC +/-150 (non calibrée), soit vers le Néolithique moyen à final.

Le mobilier funéraire comprend principalement de l'industrie lithique en silex, quelques outils en os et des éléments de parure ; la céramique est rare et fragmentée. L'industrie lithique comporte une armature de flèche tranchante, deux armatures et deux fragments d'armatures de type perçantes à pédoncule et ailerons, dix lames et deux fragments de lames, un grattoir, un racloir, un nucléus et divers éclats. Les outils en os comprennent un poinçon, des fragments de bois de cervidé et une mâchoire animale retravaillée. Les éléments de parure incluent un pendentif arciforme, treize dents de canidé perforées, neuf perles en nacre, un coquillage, une dentale et une amulette réalisée dans un fragment de maxillaire humain.

Liens externes