Dolmen de la Pierre-Plate situé dans la forêt de l'Isle-Adam à L'Isle-Adam dans le Val-d'oise

Patrimoine classé Allées couvertes Dolmens

Dolmen de la Pierre-Plate situé dans la forêt de l'Isle-Adam

  • Le Bourg
  • 95290 L'Isle-Adam
Dolmen de la Pierre Plate à LIsle-Adam
Dolmen de la Pierre-Plate situé dans la forêt de lIsle-Adam
Dolmen de la Pierre-Plate situé dans la forêt de lIsle-Adam
Crédit photo : Astérixobélix - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Le dolmen, sis dans la forêt de l'Isle-Adam, au lieudit La Plaine des Lances, sur un plateau entre la route du saut du loup de Prérolles et la route du fond d'Enfer, à peu de distance du domaine des Forgets : classement par arrêté du 5 juillet 1932

Origine et histoire du dolmen de la Pierre Plate

Le dolmen de la Pierre Plate, également appelé allée couverte de la Pierre Plate, se trouve à Presles, dans le Val-d'Oise. Le site est connu depuis le Moyen Âge, époque où il était cultivé plutôt que boisé. Une première fouille eut lieu en 1912-1913 ; Paul de Mortillet, Fouju et Bossavy s'y intéressèrent ensuite sans procéder à des fouilles complètes, et Bernard Bottet explora entièrement le monument en 1926. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques le 19 octobre 1932 et restauré en 1970-1971. Implantée au centre d'un plateau à 85 m d'altitude, l'allée couverte comprend une chambre et une antichambre orientées sud-ouest / nord-est, l'entrée étant au nord-est. La chambre mesure 10,90 m de longueur ; sa largeur varie de 2,50 m à l'entrée et au milieu à 1,80 m au chevet, et sa hauteur moyenne est de 1,75 m. Le chevet est formé d'une dalle unique de 2 m de hauteur sur 2,30 m de large, à surface plane. Les côtés sont bordés d'orthostates irréguliers — huit du côté est et sept du côté ouest — certains reposant sur un soubassement en pierres sèches ; les interstices entre les dalles ont été comblés par de petites plaquettes cimentées de terre. Le sol de la chambre était dallé sauf sur une bande traversante de 0,50 m de largeur située à 2,40 m du chevet. À l'origine, la chambre était couverte par cinq tables de grandes dimensions et par trois dalles plus petites accolées vers le fond ; seules trois tables de couverture subsistent. La première table, près de l'entrée, porte sur sa face intérieure un polissoir ; la seconde a disparu, la troisième est fragmentée, la quatrième est en place et la cinquième s'est affaissée avec ses supports. L'antichambre mesure 2,40 m de long sur 2 m de large, est délimitée par deux orthostates de chaque côté, et présente un sol qui s'élève progressivement vers l'extérieur sans être dallé. La dalle d'entrée, massive, fait 3,30 m de largeur, 1,70 m de hauteur et 0,35 m d'épaisseur ; elle est percée d'une ouverture rectangulaire de 0,63 m sur 0,82 m aux angles arrondis, avec une feuillure et de petits trous sur les côtés vraisemblablement destinés à la bloquer par des bâtons. Une cavité naturelle à la base de la dalle, côté intérieur, a été interprétée par Bottet comme le logement d'une lampe ; le bouchon qui fermait ce trou d'homme n'a pas été retrouvé. Toutes les dalles sont en calcaire ou en grès d'origine locale. Lors de la fouille, la chambre contenait une couche mêlant ossements et sable sur une épaisseur moyenne de 0,30 m, recouverte de pierres plates disposées sans soin. Bottet mit au jour deux dépôts de cendres qui ne correspondent pas à des foyers (absence de traces de brûlure) : l'un, contenant des os non brûlés non identifiés, reposait directement sur le dallage sur un espace de 1 m sur 0,50 m ; l'autre, situé au milieu de la chambre sur les pierres supérieures, ne contenait aucun ossement. Selon Bottet, l'antichambre a été comblée par un remblai de terre dès l'époque néolithique. Le regroupement des os longs en fagots le long des bords et l'organisation des crânes en petits groupes — 78 crânes au total — témoignent d'un rangement volontaire qui a permis des dépôts funéraires successifs correspondant à environ une centaine de personnes. Plusieurs crânes portent des traces d'interventions chirurgicales (trépanation, amincissement par raclage) suivies de signes de guérison ; certains tibias et un fémur montrent des fractures ou blessures ayant été soignées. Le mobilier recueilli dans la chambre, entre les dallages et aux abords de l'antichambre comprend de nombreux outils et objets : haches (dont quatre haches polies et divers talons de hache), retouchoirs, grattoirs, perçoirs, couteaux, un poignard, pointes de flèches de types variés (tranchantes, à pédoncule et à ailerons), percuteur, lamelles et près de 285 éclats de silex en tout, ainsi que des pendentifs arciformes en schiste, une pendeloque, un galet perforé, des perles en nacre, une grosse perle en os, une amulette en os, des coquillages (cardium et huître), plusieurs poinçons dont un grand, une gaine de hache en bois de cerf, ciseaux, masse en bois de cerf et des fragments de vases (profil caréné, pâte fine, grand vase, deux vases décorés de ponctuations), ainsi qu'un vase entier de type « pot-de-fleurs » et divers tessons. Bottet estime qu'une seule pointe de flèche tranchante a été déposée volontairement dans la chambre, les autres pointes ayant été introduites involontairement avec des remblais néolithiques. L'ensemble du mobilier est conservé dans la collection Bottet au Musée départemental de Préhistoire d'Île-de-France. Des ossements d'animaux — blaireau, cerf, mouton, bœuf, castor et sanglier — ont également été découverts au niveau du sol de l'antichambre.

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