Dolmen de Pierre-Fade à Saint-Étienne-des-Champs à Saint-Étienne-des-Champs dans le Puy-de-Dôme

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Dolmens

Dolmen de Pierre-Fade à Saint-Étienne-des-Champs

  • Laschamps
  • 63380 Saint-Etienne-des-Champs
Crédit photo : Matthieu Perona - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Dolmen de Pierre-Fade, au village de Laschamps (cad. AX 131) : classement par arrêté du 3 mars 1989

Origine et histoire du dolmen de Pierre-Fade

Le dolmen de la Pierre-Fade, situé sur la commune de Saint-Étienne-des-Champs (Puy-de-Dôme, Auvergne), est un monument mégalithique qui conserve encore son tumulus, unique parmi les trois exemples très bien conservés du département. Il se dresse à 674 m d'altitude, sur les flancs d'un coteau au lieu-dit Les Brousses (parcelle cadastrale AX n°131), sur une rupture de pente au-dessus de la rivière du Sioulet, dont la présence a pu influer sur l'implantation du site. De nombreux galets en basalte ont été retrouvés dans la structure du tumulus et des petits galets de quartz et de micaschiste dans la couche archéologique de la chambre.

Les premières mentions du dolmen remontent à des historiens du XIXe siècle, tels Jean-Baptiste Bouillet et Louis Leguay; une fouille sommaire a eu lieu en 1910 et les objets alors exhumés, une petite hache en pierre et un bol en terre cuite, ont disparu. Claire Gautrand-Moser a réalisé une fouille de sauvetage en juillet 1975 qui a permis d'étudier précisément l'architecture du monument, et l'archéologue Jean-Pierre Lagasquie en a assuré la restauration en avril 2001 pour prévenir son effondrement. Le dolmen est inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1989.

Il s'agit d'un dolmen simple de type B à base polygonale, légèrement décentré vers le nord au sein de son tumulus. La structure est composée de quatre orthostates et d'une dalle de chevet, recouverts par une table de couverture unique; les blocs sont en orthogneiss local. L'édifice mesure 3 m de long sur 1,65 m de large et atteint 2,40 m de hauteur maximale; la table de couverture, de forme ovoïde, a été retaillée. La chambre, à peu près circulaire et ouverte au sud-est, mesure 2,75 m de longueur, 2,45 m de largeur et présente une hauteur maximale de 1,94 m.

Toutes les dalles sont en embréchyte à l'exception de deux orthostates en quartzite et rhyolite; les orthostates sont inclinés vers l'intérieur, disposés en écailles, avec des faces internes planes et des faces externes irrégulières, sauf la dalle de chevet. Les interstices entre les dalles de support ont été comblés par des empilements de pierres sèches. Le tumulus, de forme ovoïde, mesure 8,50 m pour son grand axe et 6,60 m pour le petit; sa construction s'est déroulée en plusieurs étapes adaptées à la pente du terrain. Le sol a d'abord été nivelé par apport de blocs grossiers en laissant une dépression centrale destinée à la chambre, puis le tumulus a été constitué par apport de blocs de taille plus réduite autour des orthostates. Du fait de la pente, le tumulus s'est effondré du côté sud, élargissant son emprise au sol; la plupart des blocs de remplissage sont d'origine locale, mais quelques blocs de basalte proviennent d'un affleurement situé à environ 3 km et les galets ont probablement été apportés par le Sioulet.

En raison de fouilles clandestines antérieures, la couche archéologique interne a été bouleversée sur un mètre de profondeur et n'a livré aucun mobilier caractéristique. La fouille du tumulus a toutefois permis de découvrir, devant l'entrée, un mobilier lithique et des tessons de poterie, sans ossements. Le matériel lithique comprend des armatures de flèches de trois types (à pédoncule et ailerons, foliacée, tranchant transversal), cinq lames entières et six fragments de lame, un grattoir double, un éclat retouché et un galet de quartz retouché; ces silex ne sont pas d'origine locale, les terrains sédimentaires correspondants se trouvant à environ 200 km au nord-est. La céramique se compose surtout de tessons d'époque gallo-romaine dispersés sur le tumulus, tandis que quelques petits fragments d'urnes funéraires du Bronze récent et du Bronze final ont été retrouvés au nord-est de l'entrée. L'ensemble du mobilier conduit à reconnaître trois phases d'occupation successives : la construction du dolmen au Néolithique final ou au Chalcolithique, puis des réutilisations à l'âge du Bronze et à l'époque gallo-romaine.

Le monument n'est lié à aucune légende connue, mais il est parfois désigné sous le nom de "pierre des fées", le terme Fade venant de l'occitan fada, c'est-à-dire "fée".

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