Origine et histoire du Dolmen de Sandun
Le dolmen de Sandun, aussi appelé dolmen de la Croix de Sandun, est une allée couverte située à Guérande, en Loire-Atlantique, implantée sur une légère éminence qui domine la bordure occidentale de la Brière. Aujourd'hui en ruines, le monument était déjà partiellement endommagé lors des fouilles menées en 1896 par Henri Quilgars. Avant ces travaux, il formait un rectangle de 7,50 m de longueur sur 1,50 m de largeur, avec sept pierres dressées émergentes, hautes d'au plus un mètre ; une huitième orthostate a été mise au jour pendant les fouilles. Les tables de couverture avaient disparu depuis longtemps, mais les vestiges ont permis d'identifier une allée couverte dont l'espace sépulcral était délimité par des orthostates et dallé à l'intérieur de petites pierres plates. Ce dallage se prolongeait vers le nord à l'extérieur de l'allée, formant une allée dallée aujourd'hui détruite, laquelle a été retrouvée par des fouilles ultérieures en liaison avec l'allée couverte du Crugo, située à proximité. Dans la partie orientale de la chambre, les fouilles ont mis en évidence deux larges foyers contenant de nombreuses cendres et charbons, ainsi que deux vases entiers de type grossier—l'un en terre noire, l'autre en terre rouge—et des milliers de fragments de poterie, ce qui suggère une utilisation funéraire par incinération. Près de quatre-vingts outils et objets en pierre complétaient le mobilier : parmi eux deux celts (en diorite et en silex blond), deux percuteurs en quartzite, trois pointes de flèches, quinze couteaux et dix grattoirs en silex, six scies en silex, un marteau en quartzite, un instrument perforateur et divers éclats. Selon Henri Quilgars, la dispersion de ces outils dans deux couches de terre distinctes—une couche supérieure jaune contenant de petits outils soignés recouvrant une couche inférieure noire avec des outils plus grossiers—témoignerait de deux phases d'utilisation du monument au Néolithique. L'édifice est classé monument historique depuis 1935. À proximité, une fouille de sauvetage réalisée en 1987 a mis au jour les vestiges d'un village néolithique.