Dolmen des Bignes à Habloville à Habloville dans l'Orne

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Dolmens

Dolmen des Bignes à Habloville

  • Le Bourg
  • 61210 Neuvy-au-Houlme
Dolmen des Bignes à Habloville
Dolmen des Bignes à Habloville
Dolmen des Bignes à Habloville
Dolmen des Bignes à Habloville
Dolmen des Bignes à Habloville
Dolmen des Bignes à Habloville
Dolmen des Bignes à Habloville
Dolmen des Bignes à Habloville
Dolmen des Bignes à Habloville
Dolmen des Bignes à Habloville
Crédit photo : Milka-berger - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Dolmen dit Pierre-aux-Bignes, à l'intersection des communes d'Habloville et de Neuvy-au-Houlme : classement par arrêté du 4 novembre 1931

Origine et histoire du dolmen des Bignes

La Pierre des Bignes est un ensemble mégalithique situé à la limite des communes d'Habloville et de Neuvy‑au‑Houlme, dans l'Orne, en Normandie. Il comprenait à l'origine trois constructions — un dolmen sous tumulus, un tumulus à chambres et un troisième tumulus aujourd'hui entièrement détruit par des travaux agricoles — disposées comme les sommets d'un triangle scalène. Ces éminences, qui dépassaient de la plaine, ont donné son nom local au site ; le terme bigne signifie « bosse » dans le patois régional.

La chambre sépulcrale du dolmen est rectangulaire et délimitée par quatre orthostates, dont trois soutiennent encore la table de couverture monolithique. Cette dalle de granite micacé, provenant de la région de Putanges‑Pont‑Écrepin, mesure environ 3,25 m de long, 2,95 m de large et 0,80 m d'épaisseur ; les orthostates sont en granite ou en quartzite. La table porte des rainures naturelles et des cupules que l'on a, au XIXe siècle, interprétées comme des traces de sacrifices ; cette interprétation est aujourd'hui considérée comme erronée. Selon la description de 1835 d'Arcisse de Caumont, de Brix et Galeron, un petit couloir conduisait à la chambre, mais les dalles qui le formaient avaient disparu en 1902. Les petites dalles de calcaire qui composaient autrefois le cairn ont également disparu, rendant impossible l'estimation de sa forme et de ses dimensions d'origine. La cuvette actuelle entourant le dolmen résulte des travaux agricoles environnants et ne reflète pas le tumulus primitif. Le monument a été pillé depuis longtemps et la tradition locale lui attribuait un trésor gardé par un génie ; aucun mobilier funéraire n'a été retrouvé.

Le tumulus à chambres a été décrit par Victor Mousset en 1933 comme un amas de pierres calcaires recouvertes de terre, mesurant environ 25 m sur 19 m et 4 m de hauteur. Mousset signale que l'édifice avait déjà été entamé pour en extraire de la pierre, ce qui avait mis au jour de nombreux ossements humains. Lors des combats de la poche de Falaise, le tumulus servit de sépulture à des soldats allemands, et il a ensuite été très endommagé. Une fouille de sauvetage dirigée par Bernard Edeine en 1963 a montré que le tumulus était à l'origine un cairn qui ne fut jamais recouvert de terre. Le cairn était entouré d'un mur de parement soigneusement bâti, épais de 2,25 à 2,30 m, dont la hauteur actuelle n'excède pas 0,80 à 0,95 m. La base du monument comporte une couche argileuse d'environ 0,30 m contenant une lentille de charbon de 10 à 15 cm où figuraient quelques ossements d'animaux. Des restes humains — trois crânes entiers, d'autres fragments crâniens et divers ossements attribuables à une douzaine d'individus — ont été retrouvés dans toute la masse du cairn. Les corps étaient déposés selon des positions et orientations variables ; plusieurs gisaient sur des dalles de calcaire ou dans des fosses aménagées dans le cairn, parfois recouvertes par encorbellement ou par une dalle. Par comparaison avec des découvertes analogues, la construction de l'ensemble est attribuée au Chasséen.

Le site est classé au titre des Monuments historiques depuis le 4 novembre 1931.

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