Origine et histoire du dolmen dit La Pierre Levée
La Pierre Levée, aussi appelée dolmen de la Côte, est un dolmen implanté à Saint-Laurent-sur-Gorre, en Haute-Vienne. Il a été décrit par l'abbé Lecler en 1876 ; déjà délabré, il fit l'objet d'une fouille par A. Masfrand à la fin du XIXe siècle et a été classé au titre des monuments historiques en 1889. Une fouille de sauvetage conduite par Claire Gautrand‑Moser a eu lieu au début des années 1970. De type simple, le dolmen est orienté est‑ouest ; la chambre, probablement de forme rectangulaire ou trapézoïdale, était délimitée par deux orthostates et une dalle de chevet. La chambre mesure 1,80 m de longueur sur 1,25 m de largeur et 1,30 à 1,50 m de hauteur ; elle s'ouvre à l'est, mais son mode de fermeture reste inconnu. La table de couverture repose sur les dalles supports ; de forme ovoïde, elle mesure 3,10 m de longueur sur 2,10 m de largeur pour une épaisseur de 0,50 m. Toutes les dalles sont en gneiss d'origine locale. La chambre avait été vidangée à une époque indéterminée. Lors de sa tranchée nord‑sud, Masfrand découvrit des tessons de poterie et une lame en silex ; Gautrand‑Moser mit en évidence deux couches archéologiques au‑dessus du sol : une couche de blocs rocheux recouvrant une couche naturelle de cailloutis et d'arène issue de la désagrégation du socle rocheux. Le mobilier céramique compte soixante‑et‑un tessons répartis en trois types : 22 tessons en pâte fine bien cuite avec dégraissant très fin, 28 tessons en pâte moins fine bien cuite avec dégraissant plus grossier, et 6 tessons en pâte mal cuite à dégraissant grossier. Le matériel lithique comprend vingt‑deux pièces en silex, dont quatorze éclats et huit outils, découvertes autour du dolmen. L'ensemble du matériel, y compris les trouvailles antérieures de Masfrand, est assez homogène ; Gautrand‑Moser l'attribue à l'Artenacien.