Dolmen du Champ du Ruisseau à Champtocé-sur-Loire en Maine-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Allées couvertes

Dolmen du Champ du Ruisseau à Champtocé-sur-Loire

  • Champ du Ruisseau
  • 49123 Champtocé-sur-Loire
Dolmen du Champ du Ruisseau à Champtocé-sur-Loire
Dolmen du Champ du Ruisseau à Champtocé-sur-Loire
Dolmen du Champ du Ruisseau à Champtocé-sur-Loire
Crédit photo : Liberliger - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Dolmen (cad. A 161) : classement par décret du 29 septembre 1961

Origine et histoire du dolmen du Champ du Ruisseau

Le dolmen du Champ‑du‑Ruisseau, appelé aussi allée couverte de Pontpiau, est situé à Champtocé‑sur‑Loire, dans le département de Maine‑et‑Loire. Il a été découvert en 1949 par le docteur J.-B. Glotin. Le site a connu une réutilisation à l'époque gallo‑romaine. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1961 et fouillé puis restauré de juin 1961 à décembre 1962.

Il s'agit d'une petite allée couverte d'environ 7 m de long, de type armoricain, orientée presque exactement est‑ouest et ouverte vers l'est. Elle est implantée à peu de distance de la rivière Auxence, en contrebas d'un coteau situé à 450 m au sud. Quatorze des dix‑neuf dalles proviennent d'affleurements de grès au sommet de ce coteau, la déclivité ayant facilité leur transport, tandis que trois autres dalles, dont la plus grosse pèse plus de deux tonnes, sont en poudingue à gros galets d'Ingrandes, dont le gisement le plus proche se trouve à 5,40 km à l'ouest. L'allée présente six orthostates de petite taille de chaque côté et une dalle de chevet, le tout recouvert par quatre tables de couverture. La quatrième table, la plus occidentale, porte sur sa face supérieure un polissoir constitué de trois rainures parallèles de 38 à 43 cm de longueur et d'environ 2,5 cm de profondeur, ainsi que deux cuvettes ovales peu profondes; il est impossible de préciser si ce polissoir est antérieur ou postérieur au monument.

L'entrée est fermée par un seuil composé d'un bloc prismatique de section carrée. Trois dalles minces et étroites, disposées verticalement, formaient une cloison transversale séparant une petite antichambre presque carrée de la chambre sépulcrale; ces dalles, fragilisées et cassées dans leur partie inférieure, n'ont pu être remises en place lors de la restauration. Le sol de la chambre était partiellement dallé vers le milieu côté nord, et deux dalles épaisses émergeant d'environ 20 cm constituaient un seuil intérieur situé à 1,30 m de la dalle de chevet. Entre ces seuils, le sol renfermait des blocs cubiques en phtanite à surface plane dessinant une forme en U de fonction inconnue, ainsi qu'un trou de poteau dont la présence est remarquable. L'allée présente de nombreuses analogies architecturales, notamment en longueur, en présence de dalles de seuil et en séparation chambre/antichambre, avec l'allée de Men‑ar‑Rumpet à Kerbors.

Le tumulus est entouré d'une enceinte péristalithe ovale et composé de petits blocs en phtanite et de terre; une partie des pierres du cairn a été prélevée pour divers travaux à l'époque moderne. En dehors du péristalithe, le cairn était bordé par une couronne de dalles couchées formant un promenoir large de 1,75 m à 2 m et renfermant, face à l'entrée, quatre alvéoles à fond incurvé disposées côte à côte.

Les couches supérieures contenaient des objets modernes, des tessons médiévaux et une couche gallo‑romaine d'environ 30 cm où ont été retrouvés des éclats de silex et un racloir. Une couche inférieure plus claire a livré vingt‑cinq silex taillés (grattoirs, nucléus, lamelles) ainsi que des tessons appartenant à deux vases à pâte fine décorés, l'un de bandes hachurées obliques, l'autre d'incisions horizontales parallèles, tous deux attribués au Campaniforme. Au‑dessous, une couche stérile d'environ 20 cm recouvrait le sol d'origine, où ont été observés des traces de charbon de bois et du matériel lithique en silex, notamment un fin perçoir, des éclats et des lamelles dont deux fragments vitrifiés. Les datations par le carbone des charbons de bois obtenues s'échelonnent de 1210 av. J.-C. à 475 av. J.-C., mais elles sont jugées beaucoup trop récentes par rapport au matériel archéologique et résultent probablement d'une erreur technique.

Liens externes