Origine et histoire du dolmen du Graniol
Le dolmen du Graniol, ou allée couverte du Grah Niol, est situé à Arzon, dans le Morbihan. Il se trouve à l’extrémité de la presqu’île de Rhuys, sur une petite hauteur dominant le golfe du Morbihan. Son nom breton Graniol ou Grah' Niol signifie la « Butte du soleil ». Félix Gaillard a fouillé le dolmen en 1895. En 1930, des piliers de béton ont été installés pour renforcer l’édifice. Le monument a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 3 décembre 1973. L’allée couverte, qui s’ouvre à l’est, mesure 11,40 m de long, environ 1 m de largeur moyenne et près de 2 m de hauteur. Selon Gaillard, elle devait être plus longue à l’origine, le pavement au sol s’étendant sur 13 m. L’édifice comporte une cellule latérale et est délimité par seize orthostates : sept côté nord, cinq côté sud, trois pour la cellule et une dalle de chevet. Gaillard estime par ailleurs que seize à dix-huit dalles-supports sont manquantes. Quatre dalles de couverture subsistent, trois couvrant le couloir et une couvrant la chambre. Les deux premières tables, proches de l’entrée, mesurent respectivement 1,60 m sur 1,35 m pour 0,25 m d’épaisseur, et 2,70 m sur 1,80 m pour environ 0,35 m d’épaisseur. La troisième table, de forme triangulaire, mesure 5,50 m sur 2,90 m pour 0,52 m d’épaisseur en moyenne, et la table de la chambre fait 4 m sur 2,80 m pour 0,50 m d’épaisseur. Plusieurs pierres portent un décor gravé composé de crosses, de signes en « U », du motif dit de l’« écusson » et de haches emmanchées. Certaines gravures, endommagées par des cassures, laissent penser à un réemploi de dalles gravées provenant d’un monument antérieur. À environ 25 m au nord, René Merlet a découvert en 1930 un talus en quart de cercle, large d’1 m et haut de 0,80 m, qui supporte deux pierres dressées, tandis que deux autres pierres semblent prolonger ce tracé sans talus. Cet ensemble pourrait correspondre à une ancienne enceinte mégalithique d’environ 50 m de diamètre aujourd’hui ruinée. Le mobilier recueilli par Gaillard comprend du petit matériel lithique — silex (une pointe de flèche transversale, un grattoir, une lame), trois haches en diorite et une petite pierre ronde en quartz — ainsi que des éléments de parure, une dizaine de grains de collier en callaïs et serpentine et trois petits tubes en or pouvant avoir formé un collier. Le matériel céramique se compose de nombreux fragments correspondant à six types, dont trois vases caliciformes et deux petits vases apodes.
