Dolmen et allée couverte de Kergünteil à Trégastel en Côtes-d'Armor

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Dolmens

Dolmen et allée couverte de Kergünteil

  • Route de Kerguntuil 
  • 22730 Trégastel
Dolmen et allée couverte de Kergünteil
Dolmen et allée couverte de Kergünteil
Dolmen et allée couverte de Kergünteil
Dolmen et allée couverte de Kergünteil
Dolmen et allée couverte de Kergünteil
Dolmen et allée couverte de Kergünteil
Crédit photo : Spendeau - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Dolmen et allée couverte de Kergünteil (cad. C 526) : classement par arrêté du 8 août 1948

Origine et histoire du dolmen et allée couverte de Kergünteil

Le dolmen et l'allée couverte de Kergünteil (ou Kergüntuil) sont deux édifices mégalithiques situés sur la commune de Trégastel, dans les Côtes-d'Armor, séparés d'environ cent mètres. Un menhir, dressé entre les deux monuments et mesurant 2,30 m de haut, 1,15 m de large et 0,30 m d'épaisseur, est attesté par Gaston de La Chenelière ; il avait disparu dès le milieu du XXe siècle. L'ensemble est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 8 août 1948.

Le dolmen comprend trois orthostates et une table de couverture ; il a été réutilisé comme habitation puis comme étable et est adossé à un talus qui pourrait correspondre aux restes du tumulus d'origine. La table de couverture mesure 5,75 m de long, 3,55 m de large et 0,75 m d'épaisseur. L'orthostate nord fait 2 m de haut, 1,50 m de large et 0,20 m d'épaisseur et se prolonge à l'ouest par un muret en pierre sèche d'aspect non primitif. L'orthostate ouest, légèrement bombé, mesure 2,55 m de large sur 2,305 m de hauteur, avec une épaisseur variant de 0,40 m à la base à 0,30 m au sommet. L'orthostate sud, adossé au talus, présente 2,50 m de largeur, 2,40 m de hauteur et 0,35 m d'épaisseur ; la chambre interne fait environ 5 m de long sur 3 m de large pour 2 m de hauteur sous dalle. Un muret moderne en pierres sèches, percé de deux niches intérieures, relie les côtés nord et sud à l'est, vestige d'un aménagement lors de la réutilisation du dolmen. La tradition locale rapporte que l'édifice abritait une fileuse aux prodiges surhumains.

L'allée couverte a été fouillée et restaurée de manière approximative par la mairie de Trégastel avec l'aide de la population en 1939. L'entrée est difficile à déterminer en l'état, mais il est probable qu'elle se trouvait au sud‑est. L'allée mesure 8,50 m de long, 1,40 m de large côté est et 1,75 m côté ouest, pour une hauteur comprise entre 1 m et 1,20 m ; elle est orientée est-sud-est / ouest-nord-ouest. Elle comporte six orthostates côté nord et sept côté sud, deux dalles de chevet à chaque extrémité et, côté sud, elle est adossée à un talus. Quatre tables de couverture recouvrent l'ensemble ; la plus grande fait 3,30 m de long sur 1,95 m de large et 0,50 m d'épaisseur, la plus petite 1,30 m sur 1,10 m pour 0,40 m d'épaisseur.

La décoration intérieure de l'allée est considérée comme l'une des plus riches du Néolithique final armoricain (vers −2 500). Plusieurs orthostates côté nord portent des motifs gravés ; pour la description ils sont numérotés de 1 à 6 d'est en ouest. Le pilier n°4 est orné de six paires de seins en relief, à peu près alignées et chacune accompagnée d'un collier piqueté en creux, le pourtour des seins étant poli ; la frise se prolonge sur le pilier n°5 par deux paires de seins, dont une seule est soulignée par un collier. Chaque sein est à peu près hémisphérique et mesure environ 5 cm de diamètre. L'orthostate n°4 comporte aussi des représentations de « palettes », le pilier n°2 présenterait également une paire de seins mais la dalle ayant été remontée tête-bêche cette représentation serait désormais enterrée ; quatre piliers montrent des excroissances et des gravures modernes visibles sur les quatrième et cinquième orthostates relèvent du vandalisme.

Les fouilles de 1939 ont mis au jour deux couches de dallage composées de grands blocs, désormais disparus ou réutilisés lors de la restauration. Dans la couche d'argile intermédiaire séparant ces dallages ont été trouvés du matériel lithique et des poteries, en partie conservés au syndicat d'initiative de la commune. Le matériel lithique comprenait environ cinq ou six haches polies, peut‑être jusqu'à une dizaine, dont une en silex, ainsi qu'un poignard en silex de type Grand-Pressigny. Les céramiques incluaient deux « bouteilles à collerette » (une troisième aurait été emportée avant les fouilles par des archéologues hollandais), un vase de type « pot-de-fleurs » et des tessons de vases à fond plat et à fond rond. Les « bouteilles à collerette », typiques de la céramique mégalithique du Nord de l'Allemagne et retrouvées aux Pays-Bas, au Danemark, en Allemagne du Nord, en Bohême, en Moravie et en Pologne, témoignent de contacts entre les côtes de la Manche et celles de la mer du Nord.

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