Origine et histoire du Dolmen
Le dolmen des Mardelles, situé à Barbonne‑Fayel dans la Marne, est une tombe mégalithique de type sépulture sous dalle. Il a été découvert en 1913 lors de travaux agricoles et fouillé peu après par Émile Schmit, correspondant de la commission des Monuments historiques. La tombe a été classée au titre des monuments historiques par arrêté du 17 mai 1921. Taillée dans le substrat calcaire, la chambre mesure 2,50 m de longueur, 1,90 m de largeur et 1,80 m de profondeur et est entourée d'un fossé de drainage. Le sol de la chambre est couvert de pierres préalablement chauffées et déposées sur un sol ayant subi un feu intense ; en refroidissant, cet ensemble a formé un "véritable béton". La sépulture était recouverte d'une unique dalle de poudingue, un grès quartzeux à galets noirs d'origine locale. Cette dalle reposait, côté sud, sur deux piliers en grès d'environ un mètre de hauteur et, côté nord, directement sur le sol de craie. Les deux piliers, qui dépassent au‑dessus de la fosse, ont été consolidés par des murets dont la base est scellée dans le sol de la chambre. La dalle de couverture mesure quatre mètres sur quatre sur les trois quarts de sa longueur, puis se rétrécit en forme d'amande, avec une épaisseur variant de 0,60 à 0,80 m ; elle était à l'origine longue de 5,50 m mais a été endommagée lors de sa découverte, un des piliers ayant été brisé. Dix‑huit squelettes avaient été exhumés avant le début des fouilles, et Schmit mit au jour des ossements (crâne, maxillaire, os longs) présentant des traces d'incinération. Dans la chambre, il observa une couche de cendres d'environ 0,20 m d'épaisseur, indice que certaines incinérations auraient été réalisées sur place. Schmit propose que la dalle ait été posée après un premier dépôt funéraire, puis que d'autres corps aient été inhumés ultérieurement en position accroupie. La couche la plus récente comprenait des ossements sans connexion anatomique correspondant à des inhumations secondaires, parmi lesquels plusieurs crânes. Schmit estime que la tombe a accueilli les restes d'environ cinquante individus distincts. Le mobilier découvert inclut des objets domestiques, tels qu'une aiguille en bois et un perçoir en andouiller de cerf, ainsi que quelques fragments de céramique rouge et noire. Un petit outillage lithique en silex comprend trois haches complètes de 10 à 12 cm, le fragment d'une quatrième hache, une vingtaine de lames et un petit affiloir, certains éléments ayant été trouvés sous le dallage de la chambre. Les éléments de parure se composent de trois amulettes rondes en coquille, chacune perforée de deux trous parallèles. Divers ossements d'animaux — cheval, blaireau et oiseau — pourraient correspondre à des restes d'offrandes.