Origine et histoire des dolmens
Les allées couvertes de Sabatey forment une petite nécropole néolithique de deux dolmens située à Bellefond (Gironde). La première mention des édifices est due à Ch. Grellet-Balguerie, qui a signalé l'allée n°1 en 1862. Vers 1870, Léo Drouyn en proposa une description erronée, assimilant les deux dolmens aux extrémités d'un unique tumulus serpentiforme. En 1879, François Daleau reconnaît clairement les deux constructions et fouille partiellement la première. Les dolmens ont été classés au titre des monuments historiques en 1889. L'allée n°1 s'étire sur 9 m selon un axe ouest-est ; sa largeur varie de 1,70 m au chevet à 0,80 m au centre. Elle est bordée, côté gauche, par six orthostates de 0,80 à 1,60 m de long et, côté droit, par cinq orthostates de 0,90 à 1,50 m, tandis que la dalle de chevet mesure 1,50 m. La hauteur des orthostates décroît du chevet vers l'entrée (environ 1,70 m au milieu, 0,80 m à l'ouverture), ce qui permet de rattacher l'édifice au type des allées d'Aquitaine. Deux tables de couverture sont encore visibles : l'une est effondrée dans l'entrée (3,20 m par 1,70 m), l'autre est renversée à l'arrière et partiellement enfouie. Le sol de l'allée est dallé de grandes pierres ajustées et le tumulus comprenait des pierrailles calcaires. L'allée n°2, très remaniée car utilisée comme carrière, est en ruine ; il subsiste un côté comportant cinq orthostates dressés et un sixième renversé. Deux tables de couverture demeurent, dont l'une mesure 3,20 m de long, 2,30 m de large et environ 0,80 m d'épaisseur ; l'édifice devait mesurer à l'origine près de 7 m et était probablement une allée d'Aquitaine. Le mobilier recueilli comprend, selon Drouyn, une dent humaine, un tesson de poterie noire et un fragment d'objet en os trouvés dans l'allée n°1 ; Daleau retrouva une autre partie de cet objet en os, de forme ancrée, quelques ossements humains (débris de mâchoires), des silex et des tessons, dont une partie est conservée au Musée d'Aquitaine dans la collection Daleau. Le toponyme Sabatey évoque un lieu de sabbat et renvoie à des traditions de sorcellerie, réelles ou imaginaires, associées aux monuments.