Origine et histoire des dolmens de Kerbourg
Les dolmens de Kerbourg, également appelés dolmens de l'île de la Motte ou de la Madeleine, se trouvent près du village de La Madeleine, sur la commune de Saint-Lyphard (Loire-Atlantique, France). Inscrits à l'inventaire des monuments historiques depuis 1951, ces sites funéraires ont été vidés à la fin du Néolithique (période campaniforme) et pillés à l'époque romaine.
Le dolmen n°1 est bien conservé et toujours couvert par quatre tables de granite ; son mode de construction rappelle celui du tumulus de Dissignac. Il était autrefois recouvert d'un cairn dont les derniers vestiges ont probablement été arasés lors du défrichement de 1874-1876, et un dessin de 1866-1867 le montre dans la même configuration qu'aujourd'hui. Souvent qualifié d'allée couverte, il s'agit en réalité d'un dolmen à couloir dit « en P », long de 7,70 mètres et orienté est-ouest. Il se compose d'un couloir, bordé par sept dalles et recouvert de trois tables, qui débouche sur une chambre trapézoïdale délimitée par huit orthostates ; la chambre mesure 2,38 m sur 3,15 m pour 1,50 m de hauteur. Les deux piliers d'angle, plus petits, ont été surmontés d'un bloc transversal pour soutenir l'une des tables de couverture. Des haches polies mises au jour lors des fouilles menées en avril 1879 par l'archéologue anglais William Collings Lukis sont conservées au British Museum.
Le dolmen n°2, situé à environ 70 mètres au sud, est très ruiné et semble de même nature que le premier : subsistent des éléments de la chambre sépulcrale, cinq piliers encore debout et une table couchée au sol (2,30 m sur 1,10 m) qui présente une cupule. Des fouilles sommaires à la fin du XIXe siècle par M. Benoist, notaire à Guérande, ont livré de nombreux fragments de poterie, puis Henri Quilgars, en avril 1897, a découvert deux percuteurs en quartz, un fragment de hache en diorite, une urne en terre noire ainsi que de la cendre et du charbon.
Selon la tradition populaire, un souterrain relierait les deux édifices et serait habité par des korrigans qui y cacheraient leur trésor ; la légende ajoute que ce passage s'enfonce dans le sol lorsque l'on s'en approche.