Période
Néolithique
Patrimoine classé
L’alignement de Mané Bras, ainsi que le sol d’assiette des parcelles YB 21, YB 22, ZM 73, ZM 74, ZM 75, ZM 76, ZM 77, ZM 78 et d’une partie des parcelles YB 17, YB 18, et YB 20. L’alignement de Mané Bras figure au cadastre de la commune section YB parcelles n° 17, 18, 20, 21, 22 et section ZM parcelles n° 73, 74, 75, 76, 77 et 78, représentées sur le plan joint à l’arrêté : inscription par arrêté du 24 juillet 2023
Origine et histoire des dolmens de Lann-Mané-Bras
Les dolmens de Mané-Bras, aussi appelés dolmens de Lann-Mané-Bras, forment un ensemble de cinq dolmens à couloir situés à Erdeven, dans le Morbihan. Le site a été exploré par W. C. Lukis en 1867, par G. Chaplain-Duparc en 1877 et par F. Gaillard en 1890; les monuments ont été classés au titre des monuments historiques par arrêtés du 24 octobre 1921 et du 12 mars 1923, puis restaurés par Z. Le Rouzic en 1923. Installé sur une petite colline d'environ 30 m d'altitude — Mané-Bras signifiant « la lande de la grande montagne » en breton — le site comprend cinq édifices distincts : un dolmen isolé au sud-est qui devait probablement posséder son propre cairn, un groupe de trois dolmens intégrés dans un cairn au nord-ouest et un dolmen isolé très ruiné au nord-est. À quelque 70 m au sud se trouvent les restes d'une enceinte mégalithique composée de sept dalles dressées et trois dalles couchées, dont l'architecture générale reste difficile à interpréter. Le dolmen du nord-est est un dolmen à couloir aligné sur l'axe de la chambre; son couloir mesure 5 m de long sur 1 m de large et la chambre, de forme subcirculaire, a un diamètre moyen d'environ 2,50 m. Le cairn principal regroupe trois dolmens à couloir qui s'ouvrent tous au sud-ouest et sont construits en alternance de dalles verticales et de murets en pierre sèche. Le premier dolmen, le plus au nord-ouest, présente un plan en « q »; son couloir, légèrement incurvé, mesure 3,60 m de long sur 1 m de large et la chambre allongée, terminée par une petite pointe au nord‑est, fait 2,80 m sur 1,80 m; aucune table de couverture n'est visible. Le second dolmen, situé à environ 3 m au sud‑est du précédent, a un couloir nettement plus coudé, long de 8 m et large de 0,80 à 1,20 m; la chambre subrectangulaire d'environ 2 m sur 1 m est encore recouverte par une dalle de couverture, tandis qu'une seconde dalle couvre l'extrémité du couloir côté chambre. Le troisième dolmen, à 1 m au sud‑est, possède un couloir droit de 3 m sur 0,80 m qui débouche sur une chambre trapézoïdale de 3,40 m sur 1,80 m; celle-ci comporte une petite cellule latérale côté nord‑ouest d'environ 1 m de côté et est recouverte par deux tables de couverture. Le dolmen du sud‑est, le plus imposant du site et le seul à s'ouvrir vers l'est/sud‑est, disposait probablement d'un cairn propre; son couloir mesure 3,80 m de long sur 1,30 m de large et reste partiellement couvert par plusieurs dalles manquantes, tandis que la chambre, presque carrée (4,80 m sur 4,30 m), est compartimentée en quatre cellules par deux dalles longitudinales et deux perpendiculaires, chaque cellule possédant sa propre table de couverture. Cette organisation rappelle celle du dolmen de Mané‑Groh situé à environ 1 km au sud‑est. Une dalle du couloir porte un décor gravé de type « écusson » surmonté d'une « forme céphalique » et d'une crosse latérale; selon Serge Cassen, un orthostate de la cellule n°4 présenterait un décor composé d'un mamelon surmonté d'un motif quadrangulaire. Les campagnes de Lukis et de Chaplain‑Duparc n'ont pas donné de résultats connus, tandis que Gaillard signale la découverte de nombreux vases dans la petite galerie du milieu. Les fouilles menées par Le Rouzic ont livré des fragments de poteries, une hache polie, une pointe de flèche à ailerons, un grattoir et des éclats de silex, objets aujourd'hui conservés au Musée de Préhistoire de Carnac.