Domaine de Charance à Gap dans les Hautes-Alpes

Domaine de Charance

  • 05000 Gap
Domaine de Charance
Domaine de Charance
Domaine de Charance
Crédit photo : Aups - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1000
1100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
Xe siècle
Construction du château fort
1307
Acquisition par l'évêque
1644
Remise en état
XVIe siècle
Rénovation du château
1791
Vente aux enchères
Début du XVIIIe siècle
Aménagement des jardins
XIXe siècle
Aménagements paysagers
1973
Acquisition par Gap
1987
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures du château, des communs et des bâtiments à usage agricole ; vestiges des moulins, de la glacière, de la scierie ; jardins en terrasses devant le château y compris les murs de clôture latéraux, les murs de soutènement, les fontaines et la grotte ; parc y compris les cascades, le canal, les pièces d'eau et le garage à bateaux (cad. EH 17, 21, 23 à 26, 33, 34, 35, 39, 40, 41) : inscription par arrêté du 8 septembre 1987

Personnages clés

Gabriel de Sclaffanatis Évêque ayant rénové le château au XVIe siècle.
Arthur de Lionne Évêque ayant entrepris des travaux de remise en état en 1644.
Jacques Marie Caritat de Condorcet Évêque ayant transformé le château en résidence luxueuse au début du XVIIIe siècle.
Jean Baptiste Marie de Maillé de la Tour Landry Évêque ayant participé à l'aménagement des jardins en terrasses au début du XVIIIe siècle.

Origine et histoire

Le Domaine de Charance est un site alpin de 220 hectares, adossé à la montagne de Charance et dominant la ville de Gap, propriétaire des lieux. Il s'étend entre 1 000 et 1 852 mètres d'altitude et est dédié à la sauvegarde et à la promotion de l'environnement ; le site est ouvert au public et très fréquenté localement. Le domaine comprend le château de Charance, ancienne résidence des évêques de Gap, un jardin en terrasses classé "Jardin remarquable", un parc avec de nombreuses pièces d'eau, ainsi que des vestiges hydrauliques. On y conserve notamment les vestiges de trois moulins à farine du XVIIIe siècle et d'une scierie détruite en 1982, dont seule la roue hydraulique verticale subsiste. Le domaine abrite le siège du Parc national des Écrins et le Conservatoire botanique national alpin de Gap-Charance. Situé à environ 4 km au nord‑ouest du centre de Gap, il est classé en zone Natura 2000.

L'étymologie du nom "Charance" fait l'objet de débats : certains attribuent son origine à des racines celtiques, d'autres au terme franco‑provençal "challanche", désignant un ravin creusé par l'eau ou des chutes de pierre. L'histoire du domaine s'étend sur plusieurs siècles ; un château fort y avait été élevé dès le Xe siècle, pourvu de tours et de fossés et utilisé par les vicomtes de Gap. L'évêque de Gap acquiert le domaine le 12 mai 1307, qui restera propriété épiscopale jusqu'à la Révolution française. Au XVIe siècle le château, alors en ruine, est rénové et transformé en grande demeure par l'évêque Gabriel de Sclaffanatis, mais le site est saccagé en 1569 durant les guerres de religion. Des travaux de remise en état sont entrepris en 1644 par l'évêque Arthur de Lionne, et malgré une destruction en 1692 lors des hostilités impliquant le duc de Savoie, les évêques poursuivent ensuite les reconstructions. Au début du XVIIIe siècle le domaine prend progressivement l'agencement actuel ; les évêques Jacques Marie Caritat de Condorcet et Jean Baptiste Marie de Maillé de la Tour Landry transforment le château en résidence luxueuse et aménagent particulièrement les jardins en terrasses. Confisqué pendant la Révolution, le château devient bien national et est vendu aux enchères le 26 février 1791, avant de connaître au XIXe siècle une succession de propriétaires qui aménagent la partie amont en jardin à l'anglaise, créent des cascades, agrandissent le lac et aménagent des garages à bateaux et des parcours en sous-bois. La commune de Gap acquiert le domaine en 1973 et l'ouvre au public ; une inscription au titre des monuments historiques a été prise par arrêté le 8 septembre 1987 pour plusieurs éléments du site, dont les façades et toitures, les vestiges des moulins et de la scierie, la glacière, les jardins en terrasses et le parc.

Le château accueille aujourd'hui des services administratifs du Parc national des Écrins et, dans les anciennes écuries, se trouvent le centre de documentation du parc et les bureaux du Conservatoire botanique national alpin de Gap-Charance. Le conservatoire assure la préservation et l'étude des plantes sauvages, dont certaines menacées, et dispose d'un site de culture équipé de serres. L'écomusée agricole du Parlement retrace les activités économiques des Hautes‑Alpes de 1790 à 1950, présentant des ateliers paysans, de sabotier, de charron, de forge et de coutellerie ainsi qu'une collection de moteurs et d'outils liés à l'artisanat rural.

Le jardin en terrasses s'étend sur 9 000 m2 ; inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1987, sa configuration actuelle date de 2001 et il a obtenu le label "Jardin remarquable" en 2005. Sur chaque terrasse les espèces végétales sont regroupées — buis, houx, graminées, daphnés — et alimentées par un réseau de canaux, cascades et fontaines ; ce jardin public comprend également une importante roseraie d'environ 1 000 variétés, dont la première rose jaune créée en 1914 et la rose "Domaine de Charance", ainsi que des vergers de variétés anciennes avec environ 800 poiriers et 500 pommiers. Conçu par l'Atelier de Paysages Bruel‑Delmar, le jardin concentre une riche biodiversité de plantes sauvages et cultivées sur une surface restreinte.

Autour du lac s'étend l'ancien jardin à l'anglaise, composé de zones boisées et de pelouses, et le canal de Gap traverse le domaine vers 1 100 mètres d'altitude. Ces berges sont empruntées par les Balcons du Gapençais, un parcours de plusieurs dizaines de kilomètres praticable à pied, à VTT ou à cheval, tandis que la forêt remonte jusqu'à la crête de la montagne. Le Pic de Charance culmine à 1 825 mètres et offre un panorama à 360° sur Gap, le Dévoluy et le Champsaur ; on y accède par le sentier balisé "La piste de l'écureuil" et il sert de cadre à des épreuves sportives telles que le kilomètre vertical et des trails.

Liens externes