Patrimoine classé
Potager ; parc avec ses bois, ses herbages, ses étangs, ses aménagements hydrauliques et les statues et vases (cad. D 395 à 418) : inscription par arrêté du 26 octobre 1993 - Façades et toitures du château et de l'ensemble des bâtiments du parc de Chiffrevast, y compris la glacière, les vestiges du lavoir et la fontaine, mais à l'exclusion du bâtiment de l'ancienne laiterie ; cour d'honneur avec son escalier ; douves sèches avec leurs murs et leur pont ; portes d'entrée avec leurs piliers et leurs grilles ; murs de clôture du potager ; décor architectural du parc avec ses murs d'enceinte, piliers et balustrades, à l'exclusion des statues et des vases (cad. D 395 lieudit La Grippe du Barilly, 396 lieudit Le Taillis de la Grippe, 398, 399, 401 lieudit La Laiterie, 402 lieudit Le Pré du Moulin, 403, 404, 410, 413 à 418 lieudit Château de Chiffrevast) : classement par arrêté du 18 mars 1996
Personnages clés
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| François d'Anneville |
Constructeur du second château vers 1450. |
| Hervé d'Anneville |
Responsable de la construction du château actuel achevé en 1618. |
| François Henri d'Anneville |
Comte de Chiffrevast, propriétaire du domaine exécuté pendant la Révolution. |
| Charles-François Lebrun |
Duc de Plaisance, acquéreur du domaine après la Révolution. |
| Eugène Bretel |
Propriétaire du château à la fin du XIXe siècle, il le meubla à son goût. |
Origine et histoire
Le château de Chiffrevast se situe à Tamerville (Manche), à 2,3 kilomètres à l'ouest de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption. Il occupe l'emplacement d'une forteresse médiévale où trois châteaux se sont succédé : le premier au XIe siècle, un second construit vers 1450 par François d'Anneville, puis le château actuel, de style Louis XIII, achevé en 1618 après que Hervé d'Anneville eut rasé les vestiges du second. L'édifice a été remanié au XVIIIe siècle dans l'esprit du XVIIe et doté de dépendances et de jardins entre 1649 et 1728. Le domaine s'élève au centre d'un vaste parc à l'anglaise recomposé au XIXe siècle ; les communs ont également été aménagés à cette époque. Pendant la Révolution, le propriétaire François Henri d'Anneville, comte de Chiffrevast, fut exécuté le 7 juillet 1794 ; après la Révolution, Charles-François Lebrun, duc de Plaisance, acquit le domaine sans l'habiter, qui passa ensuite à son fils puis à sa petite-fille Camille de Plaisance, épouse du comte Napoléon Daru. À la fin du XIXe siècle, Eugène Bretel s'installa au château et le meubla à son goût. Le bâtiment se présente comme un corps central flanqué de quatre pavillons en saillie ; on y accède par un pont en pierre. Les fenêtres à meneaux sans mouluration et les petites fenêtres carrées jumelles sont surmontées de frontons triangulaires ; les combles sont éclairés par des lucarnes doubles en plein cintre surmontées de frontons, le tout sous un toit à forte pente. Sur la façade figure un écu timbré d'un casque morné et soutenu par deux lions affrontés, blason de la famille d'Anneville (d'argent semé d'hermines à la fasce de gueules). Des armoiries postérieures à 1793, surmontées d'une couronne de marquis et représentant les armes de François d'Anneville (1651-1709) et de son épouse Marie-Gabrielle Poërier (1683), ont également été apposées en façade ; les armoiries antérieures, situées dans les triangles au-dessus des fenêtres, avaient été détruites. Le parc est inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables. Le château de Chiffrevast présente des analogies architecturales et décoratives avec les châteaux de Sotteville, de Crosville et de Saint-Martin-le-Hébert, ce qui renvoie à l'« école cotentinaise » couvrant la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle. Au titre des monuments historiques, le potager et le parc — avec leurs bois, herbages, étangs, aménagements hydrauliques, statues et vases — ont été inscrits par arrêté du 26 octobre 1993. Par arrêté du 18 mars 1996 sont classés les façades et toitures du château et de l'ensemble des bâtiments du parc, y compris la glacière, les vestiges du lavoir et la fontaine (à l'exclusion de l'ancienne laiterie) ; la cour d'honneur et son escalier ; les douves sèches avec leurs murs et leur pont ; les portes d'entrée avec leurs piliers et grilles ; ainsi que les murs de clôture du potager et le décor architectural du parc (murs d'enceinte, piliers et balustrades), à l'exclusion des statues et vases.