Patrimoine classé

Château ; poterne ; vestiges du colombier ; pont sur la Touques ; parc avec ses douves et son système hydraulique, à l'exception des bâtiments modernes (cad. Fervaques C 145, lieudit Le Bourg, 753, lieudit Le Château ; Cheffreville-Tonnencourt B 238, lieudit Le Château) : classement par arrêté du 2 mai 1995

Origine et histoire

Le domaine de Fervaques, aussi appelé château Le Kinnor, est une demeure située sur les anciennes communes de Fervaques et Cheffreville‑Tonnencourt, dans la commune nouvelle de Livarot‑Pays‑d'Auge (Calvados), sur la rive gauche de la Touques. On y accède par une poterne située au bout d'une grande allée plantée et par un pont dormant franchissant la rivière. Édifice majeur du Pays d'Auge, le château a été élevé à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle par François Gabriel pour Guillaume de Hautemer, sur l'emplacement d'un manoir plus ancien dont le colombier subsiste partiellement. L'architecture combine pierres et briques et reprend des éléments du logis médiéval conservé ; François Gabriel a adapté ce modèle dans le décor, notamment au niveau des lucarnes. De l'ensemble primitif subsistent une tour carrée, une porterie pourvue d'un pont‑levis et de mâchicoulis, ainsi qu'un logis tardif, tandis que d'autres parties, comme une aile abritant autrefois une boulangerie, ont disparu. Au XVIIIe siècle certains meneaux furent supprimés, l'entrée transformée et un grand escalier perdu, tandis que les intérieurs ont été remaniés au XIXe siècle (cheminées, boiseries, aménagement d'un potager et plantation de pommiers). Le domaine fut successivement lié aux familles de Brucourt, de Hautemer et, par alliances, aux familles de Prie, de Bullion et de Montmorency‑Laval. Guillaume de Hautemer, maréchal de France, fit réaliser la construction ; Henri IV y aurait séjourné lors du siège de Lisieux, et Chateaubriand y effectua plusieurs séjours après que Delphine de Sabran, veuve du marquis de Custine, acquit le château au début du XIXe siècle. Le château a également été la cible d'un cambriolage dans la nuit du 19 au 20 septembre 1934, où de l'argenterie fut dérobée. Le domaine comprend deux pavillons et un logis principaux en plus de l'aile médiévale préservée ; le colombier, partiellement conservé, date de la phase ancienne. On rapporte qu'un souterrain aurait autrefois relié le château médiéval au château d'Auquainville. Le château, la poterne, les vestiges du colombier, le pont sur la Touques et le parc avec ses douves et son système hydraulique, à l'exception des bâtiments modernes, sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 2 mai 1995. Le parc abrite des arbres remarquables, notamment un platane de plus de cinq cents ans et un hêtre pourpre. Dès 1925 Ruprich‑Robert a souligné l'importance de l'édifice comme témoignage d'un art de bâtir en Normandie aux prémices de l'âge classique.

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