Période
2e quart XVIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Le château, avec la cour d'honneur, la grille d'entrée, le parc et la chapelle Saint-Bonnet qui s'y trouve comprise (cad. DV 27, 29 à 31, 33 à 47, 78, 79, 81, 82, 118 à 121) : classement par arrêté du 11 mars 1946, modifié par arrêté du 14 décembre 2010 - En totalité : le pigeonnier avec le poulailler et son enclos ; le bâtiment agricole renfermant le moulin à huile et la cave viticole ; le puits ; les deux meules à broyer ; le bassin de pierre enterré devant la façade du logement du fermier (cad. DV 46, 47) : inscription par arrêté du 19 juillet 2006
Origine et histoire
Le domaine de Lagoy, situé à Saint‑Rémy‑de‑Provence (Bouches‑du‑Rhône), occupe un site habité depuis l'époque gallo‑romaine, d'abord sous la forme d'une villa, puis d'un castrum regroupé autour d'une chapelle. Au XVIIe siècle, un premier château est édifié par Marguerite de Sade et Gaspard de Forbin ; un prix‑fait avec des maçons est signé le 7 mars 1634 et ils obtiennent le droit de prélever des pierres dans l'ancien village. Le pigeonnier fait l'objet d'un prix en 1633 ; la famille de Forbin conserve la propriété pendant quarante‑cinq ans. Le 7 juillet 1677, François Louis de Forbin vend le domaine à Jean de Meyran Lacetta pour 93 000 livres. Jean de Meyran Lacetta, élu premier consul d'Aix en 1687 et devenu gouverneur de Saint‑Rémy en 1696, commande en 1685 un projet de nouveau château aux maçons Jean Chanterel, Claude Michel, Jean Brun et Gabriel Cabbasud, projet qui n'est finalement pas exécuté ; en 1702 sa terre est érigée en marquisat. Un moulin à huile est construit près du pigeonnier en 1705. Son fils, Joseph Étienne de Meyran Lacetta, entreprend la reconstruction du château en réutilisant les pierres des ruines proches de l'église ; les premières dépenses sont mentionnées en 1713‑1714. Les aménagements successifs datent du règne de cette famille : le perron ouvrant sur la cour est réalisé en 1727, la rampe en fer forgé de l'escalier en 1728, les cadrans solaires sont peints en 1739 et la fontaine du jardin est édifiée en 1742 ; des piliers et un portail complètent alors la cour et l'avant‑cour, tandis que des marbres italiens et des tapisseries, commandées par la marquise de Lagoy qui élevait des vers à soie, ornèrent les intérieurs. Le château est dégradé pendant la Révolution ; à partir de 1806 le marquis restaure le domaine et fait construire une cave viticole attenante au moulin. Le domaine bénéficie d'une protection partielle par inscription et classement au titre des monuments historiques. Il comprend aujourd'hui un vignoble de 29 hectares produisant des vins des Alpilles (IGP) issus de l'agriculture biologique.