Période
XVIIe siècle
Patrimoine classé
Façades et toitures du château, ainsi que le grand salon avec l'ensemble de son décor ; cour d'honneur, avec les douves, les murs et les ponts ; façades et toitures du logis, de la grange et des écuries de la ferme du château ; vestiges du colombier ; portail du potager et grande serre centrale ; façades et toitures de l'orangerie, y compris son mur de clôture ; façades et toitures de la maison du garde-chasse, à l'entrée dite "des marronniers" ; façades et toitures de la maison du régisseur du haras et des box attenants ; façades et toitures du bâtiment de la jumenterie du haras (cad. Lonrai AC 1, 3 à 6, lieudit Le Château, 31, lieudit Le Parc, 40 à 42, 44 à 46, lieudit La Ferme du Château ; Colombiers E 95, 97, lieudit Le Haras) : inscription par arrêté du 14 décembre 1999 - Grand salon du château (cad. Lonrai AC 4, lieudit Le Château) : classement par arrêté du 21 juillet 2000
Origine et histoire
Le domaine de Lonrai, créé au XVIIe siècle, figure parmi les grands domaines du département de l'Orne. Malgré une histoire mouvementée depuis la Révolution et un remaniement complet au XIXe siècle, il constitue un ensemble cohérent composé du château, de la ferme et du haras aménagé en 1863 par Armand Donon. Le comte Le Marois, acquéreur à la fin du XIXe siècle, fit rehausser le décor du château en installant dans le grand salon des boiseries de style pompéien provenant de son hôtel parisien et confia l'aménagement du parc aux meilleurs jardiniers. Le domaine se situe sur la commune de Lonrai, au nord-est du bourg, et une partie de ses terrains relève de la commune de Colombiers ; le parc, à l'anglaise, borde la Forêt d'Écouves.
Au Moyen Âge la seigneurie appartint à la famille de Silly, puis entra dans la maison de Goyon de Matignon par le mariage d'Anne de Silly avec Jacques Ier de Goyon Matignon en 1527. Après Jacques II, maréchal de France, la succession passa à Lancelot, mort sans postérité, puis à son frère Charles de Goyon Matignon, en faveur duquel la seigneurie fut érigée en marquisat en 1644. Le marquisat revint ensuite à François de Goyon Matignon, puis passa par alliance aux familles Colbert de Seignelay et Montmorency Luxembourg. En 1792 le duc de Montmorency vendit Lonrai à Thomas Mercier, négociant à Alençon ; son fils Jacques Mercier fit démolir l'ancien château.
Au milieu du XIXe siècle le domaine fut acquis par Charles Choppin de Séraincourt, qui fit édifier le château actuel vers 1855 en remplacement du précédent ; décédé en 1860, ses héritiers vendirent la propriété en 1863 au banquier Armand Donon, maire de Lonrai de 1868 à 1892 et créateur d'un haras réputé. En 1892 le comte Le Marois reprit le domaine et y poursuivit l'élevage des chevaux ; son fils Jean Le Marois lui succéda et la famille conserva le château jusqu'au début du XXIe siècle.
Le château, vaste édifice en brique et pierre, est élevé sur un terre-plein maçonné et entièrement entouré de douves en eaux. Les façades et les toitures du château et de plusieurs dépendances, le grand salon avec l'ensemble de son décor, la cour d'honneur avec ses douves, murs et ponts, ainsi que les bâtiments de la ferme et du haras (logis, grange, écuries, maison du régisseur et box attenants, bâtiment de la jumenterie), les vestiges du colombier, le portail du potager et la grande serre centrale, l'orangerie avec son mur de clôture et la maison du garde-chasse à l'entrée dite des Marronniers, sont inscrits aux Monuments historiques par arrêté du 14 décembre 1999. Le grand salon, orné de boiseries de style pompéien, fait l'objet d'un classement par arrêté du 21 juillet 2000, et le parc est inscrit au titre des sites par arrêté du 26 août 1943.