Origine et histoire
Le domaine de Lonrai est situé au nord-est du bourg de Lonrai, dans le département de l'Orne, et borde la forêt d'Écouves. Il comprend un vaste château en brique et pierre, édifié sur un terre-plein maçonné et entièrement entouré de douves en eaux, ainsi qu'un parc à l'anglaise. La seigneurie de Lonrai appartint au Moyen Âge à la famille de Silly ; par le mariage d'Anne de Silly avec Jacques Ier de Goyon Matignon en 1527, elle entra dans la maison de Goyon de Matignon. La succession passa ensuite à Jacques II de Goyon Matignon, puis à Lancelot de Goyon Matignon qui mourut sans postérité, puis à Charles de Goyon Matignon, pour lequel la seigneurie fut érigée en marquisat en 1644. Son fils François de Goyon Matignon lui succéda, puis le marquisat passa par mariage aux Colbert de Seignelay, puis aux Montmorency Luxembourg. En 1792, le duc de Montmorency vendit Lonrai à Thomas Mercier, négociant à Alençon ; son fils Jacques Mercier fit démolir l'ancien château. Au milieu du XIXe siècle, Charles Choppin de Séraincourt fit édifier le château actuel vers 1855, en remplacement du précédent, puis mourut en 1860 ; ses héritiers vendirent la propriété en 1863 au banquier Armand Donon, qui y créa un haras réputé. En 1892, le comte Le Marois acheta le domaine et y poursuivit l'élevage des chevaux ; son fils Jean Le Marois lui succéda et la famille conserva le château jusqu'au début du XXIe siècle. Les protections portent, par arrêté du 14 décembre 1999, sur de nombreux éléments du domaine : les façades et toitures du château et des dépendances (logis, grange, écuries), les bâtiments du haras (maison du régisseur, box, jumenterie), l'orangerie avec son mur de clôture, la maison du garde-chasse, la cour d'honneur avec ses douves, les murs et les ponts, les vestiges du colombier, le portail du potager et la grande serre centrale. Le grand salon, orné de boiseries de style pompéien, est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 21 juillet 2000. Le parc du château est inscrit au titre des sites par arrêté du 26 août 1943. Une partie du domaine se situe sur la commune voisine de Colombiers.