Domaine de Luchat en Charente-Maritime

Domaine de Luchat

  • 17600 Luchat
Propriété privée

Période

4e quart XVIe siècle

Patrimoine classé

Pigeonnier (cad. A 1047) : classement par arrêté du 2 septembre 1994

Origine et histoire

Le domaine de Luchat, situé au nord du bourg de Luchat (Charente-Maritime), domine la vallée de l'Arnoult qui coule au pied de ses jardins. La seigneurie apparaît dans les textes en 1553, mais son origine est antérieure aux années 1370 en raison de l'obligation féodale envers les barons Didonne ; le premier propriétaire connu est Savary de Ransanne en 1446. La terre passa ensuite aux Saint-Martin, puis Marie de Saint-Martin l'apporta en dot à René Arnaud en 1595 ; elle fut ensuite la propriété d'Isaac Le Tourneur, vendue en 1638 à René Bauld, en 1643 à Martin de Bergeron, puis en 1645 à François de Canto. Mise en vente par Françoise de Canto à la fin du règne de Louis XIV, la seigneurie fut acquise en 1714 par Gérauld Galibert qui la céda aussitôt à Jean-Pierre Labat ; à la mort de ce dernier en 1746, la terre revint à son neveu Pierre Darthez-Labat. À la Révolution, le château demeura dans la famille malgré la détention de la veuve Marie-Catherine Lardreau à Brouage en 1794 ; le domaine fut ensuite vendu en 1809 à André-Pharamond de Saint-Légier, puis en 1824 à Denis-René-Charles de Gigord. Seul l'ancien colombier seigneurial bénéficie d'une protection au titre des monuments historiques par arrêté du 2 septembre 1994. L'architecture du domaine s'organise autour d'un logis rectangulaire placé au nord d'une vaste cour bordée de dépendances sur les fronts est, sud et ouest. Au sud, une grande cour précède le logis ; au nord, le corps de logis ouvre sur un jardin à la française clos, composé de petites allées et de buis taillés, qui donne accès au bois par un portail finement mouluré muni d'une grille de fer forgé d'origine. Le corps de logis, sobre et entièrement réaménagé après l'achat de 1714, comprend deux niveaux et une toiture à combles brisés couverte d'ardoises, sans lucarnes. Des désaxements et la présence de pierres d'attente dans la maçonnerie laissent supposer que l'extrémité orientale du logis n'a pas été réalisée comme prévu, constat confirmé par une dissymétrie côté jardin. L'ancien pavillon d'angle nord-ouest a été réutilisé pour accueillir une cage d'escalier en saillie ; l'intérieur conserve un escalier du XVIIIe siècle à volées droites et à rampe en fer forgé. Le pigeonnier seigneurial, isolé dans un champ au nord-ouest, date de la fin du XVIe siècle : construit en pierre de taille, il est coiffé d'une coupole à assises concentriques, percée de trois lucarnes et surmontée d'un petit lanternon, et il comporte 400 boulins, nids globuleux en terre cuite.

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