Domaine de Mare à Citrons

Domaine de Mare à Citrons

  • 97433 Salazie
Crédit photo : Thierry Caro - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1800
1900
2000
1810
Début de l'occupation permanente
1830
Construction du domaine
1er décembre 1831
Concession provisoire accordée
8 juillet 1839
Concessions définitives
juillet 1854
Vente du domaine
1934
Acquisition par René Peel Payet
1996
Inscription aux Monuments historiques
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Maison d'habitation et ses dépendances, parc et jardin constituant le domaine (cad. AL 134) : inscription par arrêté du 29 mars 1996

Personnages clés

Théodore Cazeau Pionnier ayant fixé sa demeure près de la mare, marquant le début d'une occupation continue.
Édouard Perrichon Propriétaire ayant développé une magnanerie modèle sur le domaine.
Nicole Robinet de la Serve Pionnière ayant demandé le droit de mettre en culture les terres aux pieds des Salazes.
René Peel Payet Propriétaire ayant agrandi le domaine et lancé la culture industrielle de la canne à sucre.
Marie Édouard Perrichon Propriétaire ayant vendu la propriété de Mare à Citrons au comte Bertin d'Avesnes.

Origine et histoire

Le domaine de Mare à Citrons est une grande propriété agricole située à Mare à Citrons, îlet des Hauts du cirque naturel de Salazie, à La Réunion. Il doit son nom à la mare pérenne d'environ quatorze ares qui se trouve sur le site ; ce toponyme a aussi servi à désigner le lieu-dit et le hameau voisin. La maison de maître et les bâtiments agricoles datent des années 1830 et le domaine a peu évolué au cours du XIXe siècle. Le site est inscrit à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1996.

L'occupation permanente du cirque de Salazie s'est installée après 1810, alors qu'auparavant les concessions à l'intérieur des cirques étaient interdites. Un certain Louvet s'établit avec deux esclaves à Mare à Poule d'Eau et fut rejoint par d'autres colons, mais un cyclone du 10 février 1929 détruisit cette première implantation et la plupart des colons quittèrent le cirque. Théodore Cazeau remonta toutefois rapidement avec sa famille et fixa de nouveau sa demeure près de la mare, ce qui marqua le début d'une occupation continue. D'autres pionniers s'établirent ensuite de part et d'autre de la Rivière du Mât.

En juillet 1830, Nicole Robinet de la Serve et dix habitants de Saint-André et de Sainte-Suzanne demandèrent au gouverneur le droit de mettre en culture les terres aux pieds des Salazes ; les démarches administratives et les publications officielles furent réalisées pour prévenir les contestations. Deux individus, Dejean et Desroches, firent valoir des droits concurrents, renvoyant à une affaire d'héritage et à un acte de concession antérieur. Un arrêté du 1er décembre 1831 accorda une concession provisoire de neuf ans aux occupants du lieu-dit Mare à Poule d'Eau, tandis que les occupants de la rive gauche durent attendre la décision de justice. Le décret colonial n°176 du 8 juillet 1839 transforma ces concessions provisoires en concessions définitives et attribua en pleine propriété plusieurs emplacements, en nommant notamment Théodore Cazeau, Édouard Perrichon de Sainte-Marie et Adrien Pignolet.

Édouard Perrichon développa sur sa propriété d'environ vingt-quatre hectares une magnanerie de 400 m² qui, par ses perfectionnements, devint un modèle pour l'île. La culture du mûrier et l'élevage du ver à soie se développèrent dans le cirque et la production locale, reconnue de bonne qualité, subsista jusqu'à la concurrence venue d'Indochine. Le chemin qui longe le domaine porte encore le nom de « chemin de La Filature » et des muriers subsistent entre Salazie village et Mare à Vieille Place, ainsi que des filaos qui fournissaient le bois de chauffe des magnaneries.

En juillet 1854, Marie Édouard Perrichon vendit la propriété de Mare à Citrons et ses bâtiments, y compris la magnanerie, au comte Bertin d'Avesnes ; l'acte décrit précisément le bâtiment de la magnanerie et ses accessoires. C'est également à Mare à Citrons, chez Édouard Perrichon, que mourut Nicole Robinet de la Serve, venue chercher la fraîcheur des Hauts.

René Peel Payet, décrit comme le fondateur du mouvement politique « Parti Ouvrier Paysan » et élu maire en 1937, fut propriétaire de la maison de 1934 à 1982 ; il acquit la propriété pour en faire un lieu de changement d'air pour ses ouvriers et réalisa d'importants travaux qui donnèrent à la maison de maître son aspect actuel avant la Seconde Guerre mondiale. Il agrandit progressivement le domaine par achats successifs jusqu'à atteindre vers 1950 environ soixante-dix hectares, puis doubla sa superficie après sa retraite d'usinier en 1955 en acquérant le domaine voisin de Montchauff, lançant alors la culture industrielle de la canne à sucre dans le cirque. Le domaine servit longtemps de résidence familiale et de lieu de production vivrière destiné à l'autosubsistance, en dehors des terres en colonat. La production sucrière cessa après le décès de René Peel Payet le 16 septembre 1982 ; l'usine du Quartier-Français qu'il dirigeait arrêta le broyage de la canne l'année suivante.

Liens externes

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Voir également
Divers

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