Domaine de Montal à Saint-Céré dans le Lot

Domaine de Montal

  • 46400 Saint-Céré
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Domaine de Montal
Crédit photo : Alouvrier - Sous licence Creative Commons

Patrimoine classé

Voir commune de : Saint-Jean-Lespinasse

Origine et histoire

Domaine de Montal, situé dans la vallée de la Bave à Saint-Jean-Lespinasse (Lot, Occitanie), est un château de la première Renaissance placé sous la responsabilité du Centre des monuments nationaux depuis le 1er octobre 2006 et ouvert au public.
De plan composé de deux ailes encadrant une cour d'honneur, il comporte trois tours d'angle rondes coiffées de toits en poivrières et une tour carrée.
Ses façades extérieures, sobres et ancrées dans la tradition médiévale, n'ont toutefois plus de vocation défensive ; les tours présentent des faux mâchicoulis décoratifs et de larges fenêtres.
Les toitures sont couvertes d'ardoise, conformément au goût adopté lors des restaurations.
La cour intérieure illustre la première Renaissance française : les façades sur cour sont ornées et les deux corps de logis sont desservis par un escalier d'honneur.
D'influence italienne et moderne pour l'époque, cet escalier droit, à rampes successives, remplace l'escalier à vis hors-œuvre des châteaux médiévaux.
Le programme ornemental du château le rend singulier : une frise séparant le rez-de-chaussée du premier étage représente des scènes mythologiques et allégoriques — Hermès chevauchant une licorne, Hercule et Antée, Mars et la Victoire — ainsi qu'angelots, animaux fabuleux, blasons et les initiales de Jeanne et de ses fils Robert et Dordet.
Au premier étage, une série de bustes en haut-relief, surmontés de frontons triangulaires, évoque Jeanne de Balsac et des membres de sa famille, certains morts au moment de l'exécution ; ce dispositif honore les défunts et les vivants et s'accompagne de statues figurant les vertus cardinales.
Un repaire appelé « Saint-Pierre » fut acquis en 1494 par Robert de Balzac lors de son mariage avec Antoinette de Castelnau-Caylus ; seigneur d'Entragues, chambellan de Louis XI et sénéchal d'Agenais, il accompagna en 1495 le roi Charles VIII en Italie et fut nommé gouverneur de Pise.
Les travaux de transformation en château Renaissance furent décidés par sa fille Jeanne de Balsac d'Entraygues, épouse en 1496 d'Amaury II de Montal, et menés entre 1519 et 1534 sur l'édifice médiéval préexistant.
Veuve depuis 1510, Jeanne perdit aussi son fils aîné Robert en 1523 au cours des guerres d'Italie ; la devise gravée sur le fronton, « Plus d'espoir », est expliquée selon la légende par ces deuils et l'organisation des bustes en façade met en scène Amaury (ou Amalric), Jeanne, leurs deux fils Dordet et Robert, leur fille Nine et son époux François de Scorailles.
En 1771, le comte Jean-Jacques de Plas de Tanes acquiert le château ; son fils Antoine, qui épouse une noble allemande, peine à se concilier le voisinage et, député de la noblesse aux États généraux, doit abandonner son domaine au début de la Révolution ; le château, proposé sans succès à la vente en janvier 1793, sert alors d'auberge.
Rendu au comte à son retour mais vidé de son mobilier et inhabitable, il passe à un cousin, puis à divers propriétaires : la fille de ce dernier épouse un Boni de Lavergne, puis l'héritier vend à un banquier de Saint-Céré dont la veuve revend en 1858 au marchand de biens Macaire du Verdier.
En 1880, ce dernier démonte et met en vente les décors sculptés, portes, lucarnes et cheminées — l'escalier étant réservé pour une vente ultérieure — ; quelque 120 000 tonnes de pierres sont expédiées jusqu'à la gare de Saint-Denis-lès-Martel pour être vendues à Paris lors de deux ventes aux enchères.
La première vente ne rapporte que 142 000 francs et une grande partie des éléments restera pendant vingt ans dans des caisses ; la disparition éventuelle de l'escalier d'honneur aurait entraîné la destruction complète de l'édifice, mais il ne fut pas enlevé, ce qui permit de préserver cet ensemble de stéréotomie et de sculpture Renaissance en Quercy.
Une seconde vente, le 11 décembre 1903, n'est pas plus fructueuse et le château n'est finalement acquis qu'en 1908 par l'industriel et esthète Maurice Fenaille.
Entre 1908 et 1913, Fenaille restaure le château, retrouve, rachète ou fait réaliser des copies des éléments dispersés et l'équipe de mobilier d'époque.
Le 13 septembre 1913, en présence du président Raymond Poincaré et d'Anatole de Monzie, il fait don du château réhabilité à l'État français avec usufruit pour lui et ses trois filles ; cette donation permet notamment la réinstallation de bustes achetés par le musée du Louvre lors des ventes et le retour, contre indemnité, d'éléments provenant de musées étrangers, tandis que d'autres pièces, restées chez des collectionneurs, sont reproduites.
Le château sert en mai 1940 de lieu d'exil aux trois enfants de Léopold III, roi des Belges, où le jeune prince Baudouin tombe malade ; après la capitulation belge, ils quittent Montal le 21 juin pour Saint-Sébastien en Espagne.
En mars 1943, La Joconde est cachée au château de Montal jusqu'à sa réinstallation au Louvre en juin 1945.
Classé au titre des monuments historiques le 14 juin 1909, le château de Montal est aujourd'hui considéré, avec Assier, Cénevières, Cieurac ou Couanac, comme l'un des plus remarquables châteaux de la Renaissance en Quercy.

Liens externes