Origine et histoire du domaine de Montalban
Le domaine de Montalban est situé à l'ouest de Casseuil, entre l'écart du Pas-Saint-Georges (sur la route départementale D1113) et celui du Tucot, au nord du village. D'origine du XVIIIe siècle, la demeure avait d'abord une fonction stratégique de maison forte destinée à surveiller le gué du Pas-de-Saint-Georges. Elle a été agrandie au début et à la fin du XVIIIe siècle, notamment par l'ajout d'une terrasse au sud. Le bâtiment rectangulaire des communs, situé au nord, forme avec la maison une cour qui donne à l'est sur une autre cour de communs close par un mur et par une tour d'angle circulaire. Face à la maison, une chapelle a été aménagée dans les anciens communs en 1745, puis redécorée au XIXe siècle. Trois pièces de la maison sont recouvertes de papiers peints chinois — deux à fond blanc et un à fond vert — représentant des oiseaux de races variées et des papillons sur des arbres en fleurs ou portant des fruits. Ces papiers peints, probablement datés des années 1800, forment un ensemble remarquable par leur présence conjointe. En 1712, la seigneurie portait le nom de « château ou maison noble de Lamothe Montauban » et disposait d'un droit de péage sur la Garonne ainsi que du droit de sépulture dans l'église de Casseuil. À l'emplacement de la motte féodale protégeant le gué se trouvait le « Palais de Charlemagne » appelé Villa Cassinogilum ; selon les sources citées, c'est à Montalban que naquit en 778 Louis Ier le Pieux, dit le Débonnaire, qui fut sacré à Reims en 816 par le pape Étienne IV. Le hameau jouxtant la demeure conserve encore aujourd'hui le nom de « Le Paradis », éventuellement en souvenir de ce palais. L'ensemble présente donc une terrasse, des communs avec une chapelle, une basse-cour protégée par ses murs et une tour d'angle circulaire, ainsi que des éléments décoratifs notables comme les papiers peints chinois. Le domaine de Montalban est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 28 décembre 2010.