Patrimoine classé
Château et ensemble du bâti (cad. AC 5, 6 ; AD 27, 28 ; AE 7, 9, 11, 22, 23, 444) : inscription par arrêté du 13 octobre 1995 - Parc du château, avec l'ensemble de la clôture, les terrasses (à l'exception de tout autre élément bâti) , le réseau hydraulique en totalité et l'avenue du château (cad. AC 5, 6 ; AD 27, 28 ; AE 7, 9, 11, 22, 23, 444) : classement par arrêté du 3 novembre 1997
Personnages clés
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| Jacques de Croixmare |
Constructeur du château à la fin du XVIe siècle. |
| Jean de Savary |
Propriétaire qui transforma le parc en jardin à la française. |
| Duc de Penthièvre |
Propriétaire qui transforma le château en hospice. |
| Victor Fanneau de la Horie |
Propriétaire qui revendit le château au chevalier Suchet. |
| Maréchal Louis Gabriel Suchet |
Propriétaire qui entreprit de vastes travaux de rénovation et de redessin du parc. |
| Sébastien-Gilles Huet de Guerville |
Propriétaire qui fit inhumer son épouse dans le parc. |
Origine et histoire
Le château de Saint-Just, situé sur la commune de Saint-Just dans l'Eure (Normandie), s'élève sur des substructures d'un premier château construit au XIIIe siècle. Vers la fin du XVIe siècle, Jacques de Croixmare fit édifier la demeure qui subsiste en grande partie, et l'inventaire du fief dressé en 1608 mentionne déjà un manoir, des communs, une orangerie, un jardin potager, une avenue d'ormes, des vignes, deux moulins, une chapelle et des terres cultivables. En 1654, le domaine passa à Jean de Savary ; lui et ses descendants transformèrent le parc en jardin à la française et créèrent un circuit d'eau ainsi que le jardin potager, tel qu'en rend compte le plan de 1744. Acquis en 1775 par le duc de Penthièvre, le château fut aménagé en hospice et maison de repos pour ses anciens serviteurs ; le duc fit également édifier dans le parc la laiterie, une fabrique, probablement une glacière, le grand commun et une infirmerie. L'hospice fonctionna jusqu'à la mort du duc en 1793, puis le domaine fut vendu comme bien national. Entre 1795 et 1798, Sébastien-Gilles Huet de Guerville fit inhumer son épouse dans le parc en réutilisant des éléments du mausolée de Lancelot de la Garenne provenant de l'église de Mercey. Propriétaire en 1798, Victor Fanneau de la Horie revendit ensuite le château au chevalier Suchet, qui le transmit à son frère, le maréchal Louis Gabriel Suchet. Le maréchal entreprit de vastes travaux à partir de 1816 : replantation de l'avenue en 1810, distribution et décor du rez-de-chaussée confiés à l'architecte Lacornée, réameublement dans le style Empire et nouveau dessin du parc ; en 1825, le jardinier Belguise redessina une partie du parc à l'anglaise. Après le décès du maréchal en 1826, sa veuve divisa les biens et rendit le Château du Rocher distinct de Saint-Just. Le domaine appartient depuis 1885 à la même famille, qui a mené des travaux d'entretien et de remise en état : replantation de l'avenue en platanes (1893), curage de la pièce d'eau (1905), dégagement et remise en eau des goulettes (1935), tandis que l'aile gauche du château a été abattue en 1904 et que les bois attenants sont désormais détenus séparément. Le château et l'ensemble bâti sont inscrits au titre des monuments historiques (arrêté du 13 octobre 1995) ; le parc, sa clôture, les terrasses (hors autres éléments bâtis), le réseau hydraulique dans son intégralité et l'avenue font l'objet d'un classement (arrêté du 3 novembre 1997). Les jardins ont par ailleurs reçu le label "Jardin remarquable".