Origine et histoire
Le château de Thévalles se trouve à Chémeré-le-Roi, en Mayenne, à 1 500 mètres du bourg, perché sur un roc dominant la vallée de l'Erve. Il surplombe le cours de l'Erve et le moulin de Thévalles, reconstruit en 1850 et situé en contrebas.
Le château actuel repose sur les fondations d'un édifice élevé au XIe siècle contre les invasions normandes. Des parties des constructions datent des XVIe et XVIIe siècles. En 1415 le site est décrit comme un hébergement et, selon certains auteurs, il aurait été assiégé par les Anglais en 1428 sous le commandement de John Talbot. En 1495 la seigneurie comprenait un hébergement, un manoir et une maison, et un acte du 6 février 1558 mentionne le château nouvellement reconstruit. Lors de l'ouverture d'une tranchée pour la route de Laval à Brûlon en 1852, on découvrit de nombreux ossements considérés comme ceux de soldats anglais tués lors de ce combat. Le domaine — château, chapelle, parc et fortifications — a été inscrit au titre des Monuments historiques en janvier 2023.
Il subsiste deux tours crénelées construites au XVe siècle. Des murs d'enceinte et de larges fossés formaient autrefois le dispositif défensif ; ces fossés ont été comblés depuis. En dehors de l'ancienne ligne d'enceinte s'étend un jardin de style anglais. À l'entrée de l'allée se trouvait autrefois une construction appelée Maladrerie. Au XIXe siècle une chapelle de style gothique fut édifiée à la porte du château.
Le domaine a appartenu successivement à plusieurs familles, notamment celles de Thévalles, de Maillé, de Condé, de La Rochelambert, de La Poëze et de Vitton de Peyruis. La famille de Thévalle, originaire de Thévalle en Chémeré, est attestée dès le XIVe siècle avec des membres servant comme écuyers et chevaliers et nouant diverses alliances. Par mariage et successions la seigneurie passa aux Maillé, puis, par alliances familiales, aux Bourbons-Condé. Au XVIIIe siècle le domaine fut vendu à François-Laurent-Scipion de La Rochelambert ; il resta dans la famille de La Rochelambert jusqu'au début du XXe siècle. Parmi les titulaires historiques figurent notamment Urbain de Maillé, Claire-Clémence de Maillé et plusieurs membres de la famille de La Rochelambert.
