Origine et histoire
Le domaine de Varennes, situé sur la commune de Charette‑Varennes en Saône‑et‑Loire, occupe la lisière sud du bourg de Varennes. Propriété privée, le château ne se visite pas. La seigneurie de Varennes‑sur‑le‑Doubs appartenait au XIIIe siècle à la maison de Vienne; elle fut vendue en 1291 aux ducs de Bourgogne, passa en 1543 à Elyon de Mailly puis, après divers propriétaires au XVIIe siècle, à Claude de Ragot. En 1729 Gabrielle de Fourcy vendit la châtellenie avec la seigneurie à Jean‑François de Truchis, dont la famille, présente sur la commune depuis le début du XVIIe siècle, en assure depuis lors la propriété dans sa branche aînée. Du château féodal, jadis protégé par une triple enceinte de fossés, une tour subsista jusqu’à la fin du XVIIIe siècle; un petit château du début du XVIIIe siècle avait été édifié non loin de l’ancien donjon, à un emplacement offrant une vue étendue sur la vallée du Doubs et les monts environnants. Les travaux de reconstruction et d’agrandissement du château furent engagés au tournant des années 1809‑1810 et se poursuivirent au début du XIXe siècle, l’achèvement intervenant dans les années 1840. À la même époque, les dépendances furent repoussées au nord et, organisées autour d’une cour fermée, adoptèrent un style néo‑médiéval en briques. Pour le parc, le paysagiste lyonnais Joseph Kettmann proposa un projet de parc irrégulier, partiellement réalisé, et l’accès principal du domaine fut transféré au sud. L’apport architectural le plus notable du XXe siècle est la construction d’une chapelle néo‑romane en briques, édifiée entre 1913 et 1923 sur un plan d’Adolphe Prost, architecte dijonnais formé en Suisse et connu, après‑guerre, pour son activité dans la reconstruction en Saône‑et‑Loire. Claude‑François‑Charles de Truchis, héritier né à Dole en 1765, fit restaurer et agrandir le château avant 1829, ajoutant notamment la ferme et les écuries; son fils Guillaume poursuivit l’aménagement du parc et l’achèvement de plusieurs éléments du château sur plans de l’architecte local Fondet. Stanislas de Truchis, né en 1857, effectua des réparations importantes, remania l’intérieur et reconstitua le domaine foncier, puis fit édifier la chapelle dédiée au Saint‑Sacrement et à saint Maurice. La famille de Truchis possède également les châteaux de Terrans et de Lays‑sur‑le‑Doubs à proximité immédiate. Les armoiries de la famille représentent un écu d’azur chargé d’un pin d’or, surmonté d’un casque profilé orné de panaches et d’un lion brandissant une épée, soutenu par deux lions affrontés; la devise portée sur la bannière est « VIRTUTE ET VIRIBUS ». L’édifice a fait l’objet d’une inscription partielle au titre des monuments historiques le 8 juin 2021.