Donjon de Bazoges-en-Pareds en Vendée

Patrimoine classé Patrimoine défensif Donjons

Donjon de Bazoges-en-Pareds

  • 12, Cour du Château 
  • 85390 Bazoges-en-Pareds
Donjon de Bazoges-en-Pareds
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Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle, XIVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Le donjon : inscription par arrêté du 12 février 1927 - L'église en totalité ; le pigeonnier ; les vestiges de fortifications ; le portail Renaissance ; l'ensemble des terrains d'assiette à l'intérieur de l'enceinte (cad. AD 210, 211, 221 à 224, 228 à 232, 441) : inscription par arrêté du 20 octobre 2003

Origine et histoire du Donjon

Le château fort de Bazoges-en-Pareds a été reconstruit au XIVe siècle sur les vestiges d'une fortification plus ancienne et englobait autrefois l'église paroissiale dans son enceinte. Le donjon, daté des années 1380, est entouré de fossés secs et accompagné d'un pigeonnier du XVIe siècle. Il comporte huit niveaux (numérotés 0 à 7), dont sept étages de salles superposées, certaines voûtées et dotées de belles cheminées. L'église présente deux campagnes de construction, aux XIIe et XVe siècles, correspondant aux nefs accolées, et sa base de clocher repose sur une coupole sur trompe. Dans la chapelle seigneuriale, des culots sculptés portent des armes évoquant les familles liées au château.

La première mention d'un seigneur de Bazoges remonte à 1056, avec Thibaut Luneau, qui fit des donations au prieuré de Vouvant, et en 1090 ses descendants cédèrent l'église du château aux mêmes moines. La famille Luneau conserva la seigneurie jusqu'au dernier tiers du XIVe siècle. Vers 1370, le mariage de Marie Luneau avec Jehan Girard transmit Bazoges aux Girard, qui construisirent l'actuel donjon entre 1380 et le milieu du XVe siècle. Au cours de la guerre de Cent Ans, les défenses du château furent rasées en 1359 ou 1360 sur l'ordre de Guillaume de Parthenay-Larchevêque, puis celui-ci ordonna la fortification de la place en 1380. Régnault Girard et plusieurs de ses descendants fréquentèrent la cour de France et occupèrent des fonctions diplomatiques et administratives.

L'assassinat de Jean III Girard le 1er février 1563 fit entrer le château dans le patrimoine de son beau-fils Charles Poussard du Vigean, protestant et proche d'Henri de Navarre. En 1594 la forteresse fut assiégée par une troupe de la Ligue conduite par Don Alonso, mais elle fut délivrée après l'arrivée de renforts. Le domaine passa ensuite aux Baudéan de Parabère vers 1670, puis fut vendu en 1769 à François-Charles Carré de Candé.

Le donjon échappa aux destructions des Colonnes Infernales le 30 janvier 1794 mais l'ensemble fut abandonné et transformé au XIXe siècle en corps de ferme après son acquisition en 1859 par Henri Pervinquière. Les douves furent comblées et les remparts partiellement démolis au cours du siècle pour aménager la circulation et la place du marché. Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1927, le donjon était alors fortement dégradé. La commune l'acheta en 1989 et le fit restaurer entre 1990 et 1995 avec le concours de fonds européens, de l'État, du Département, de la commune et du programme "Patrimoine 2000"; les salles ont été meublées selon le cadre historique du lieu.

À la fin du Moyen Âge, la forteresse comportait probablement trois enceintes protégeant la basse-cour, l'église et la haute-cour; des fossés subsistent à l'ouest et au sud tandis que d'autres furent comblés au XIXe siècle. Un second rempart, encore en grande partie visible, séparait la basse-cour du parvis et conserve l'emplacement de la herse; la haute-cour, au nord du donjon, est entourée de son enceinte en cours de restauration. L'entrée originelle se trouvait à l'est; en 1525 on perça une seconde entrée à l'ouest, ornée d'un porche Renaissance à colonnes ioniques et précédée d'un pont dormant. Le colombier daté vers 1540, dont le linteau porte les armes de Jean III Girard et de Valentine Lorfeyvre, contient 1 980 boulins et constitue aujourd'hui l'élément central du jardin médiéval; par son état il est considéré comme l'un des plus remarquables d'Europe. L'enceinte castrale abritait l'église Notre-Dame de l'Assomption, dont la construction s'est étalée du XIe au XVIe siècle.

Le donjon rectangulaire, haut d'environ 30 mètres, est divisé en huit niveaux : les caves aux niveaux inférieurs, cinq étages de pièces de vie et un grenier au sommet. Sauf l'entresol, chaque niveau compte une grande salle à l'ouest et une petite à l'est, desservies par une tourelle d'escalier qui flanque la face nord et provoque une différence de largeur entre les parties est et ouest. Les salles des niveaux 2, 3, 5 et 6 possèdent des cheminées richement décorées; celles des niveaux 5 et 6 portent notamment les blasons des Girard et de la seigneurie, ainsi que d'autres motifs héraldiques et ornementaux. L'étage d'apparat, voûté en ogive, servait aux banquets et aux apparitions publiques; ses culs-de-lampe sont sculptés (truie allaitant ses petits, visages, armes fleurdelisées, motifs floraux) et l'entresol permettait d'actionner la herse d'entrée. Le sommet abrite un grenier et un chemin de ronde reposant sur 56 mâchicoulis sculptés, ponctué de quatre gargouilles; ce chemin de ronde est étroit et ne fait pas le tour complet en raison de la tourelle d'escalier.

La plan rectangulaire, le nombre limité d'archères, la présence de fenêtres à meneaux et l'abondance de sculptures jusque sur les mâchicoulis suggèrent que le donjon a davantage une vocation d'apparat que militaire, destiné à manifester la puissance et le prestige de son propriétaire.

Propriété communale depuis 1989 et ouvert au public depuis 1995, le donjon se visite sur cinq étages meublés; la commune a créé un jardin contemporain d'inspiration médiévale de plus de 3 000 m2 abritant quelque 300 plantes médiévales, labellisé "Jardin remarquable" en 2018. Un musée d'art et de traditions populaires, géré par l'association "Au Cœur du Bocage" dans un ancien corps de ferme, reconstitue une fermette du bocage de la fin du XIXe siècle; le site est ouvert de mai à septembre, propose des animations estivales et accueille chaque année depuis 2003 des médiévales organisées par la même association. Le site bénéficie de la marque Accueil Vélo et dispose d'un parking abrité pour cyclistes.

Liens externes