Donjon de Day à Neuville-Day dans les Ardennes

Patrimoine classé Patrimoine défensif Donjons Château

Donjon de Day à Neuville-Day

  • Donjon de Day 
  • 08130 Neuville-Day
Donjon de Day à Neuville-Day
Donjon de Day à Neuville-Day
Donjon de Day à Neuville-Day
Donjon de Day à Neuville-Day
Crédit photo : HenriDavel - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Donjon de Day (cad. A 325) : inscription par arrêté du 9 juin 1987

Origine et histoire du Château-Donjon de Day

Le donjon de Day, ou tour de Day, est le vestige pittoresque d'un château situé dans le hameau de Day, rattaché à la commune de Neuville-Day, dans les Ardennes. Perché au sommet d'un coteau, il se montre particulièrement bien depuis la route venant de Neuville qui semble faire le tour du site. Exemple intéressant de donjon sur motte, il est entouré de nombreuses légendes évoquant souterrains, trésors et demoiselles emprisonnées. L'édifice comprend une tour principale flanquée d'une seconde tourelle qui abrite un escalier à vis ; un bâtiment accolé, au toit à la Mansart, prolonge cette tourelle. Les deux tours sont coiffées de toitures-cloches qui leur donnent un aspect caractéristique. Le donjon compte trois étages, chacun occupé par une salle ronde : une salle basse au rez-de-chaussée, une salle des gardes au premier étage couverte d'une voûte sur croisées d'ogives à sept nervures et pourvue d'une grande cheminée dont les pieds-droits en colonnes supportent un manteau aux armes Bohan-Ligneville, et une salle de même dimension à l'étage supérieur sous la charpente. Des canonnières et des meurtrières ont été aménagées dans les murs. Selon la tradition, la demeure fortifiée aurait été édifiée à partir de l'an 1243 par Sigebaud, seigneur de Day et compagnon d'armes du roi Saint-Louis lors de sa première croisade. Un ouragan endommagea le château le 25 décembre 1390. Vers 1430 la famille Bohan hérita du château, le remit en état et le conserva pendant deux siècles ; les armes figurant sur la cheminée rappellent le mariage de Gobert de Bohan et d'Isabeau de Ligneville en 1498. Au XVIIe siècle, la seigneurie passa au maréchal de Schulemberg, qui l'aurait reliée, selon la rumeur, par un passage souterrain à son château de Mont-de-Jeux ; seul un départ voûté a été trouvé, sans preuve d'une communication complète. Le maréchal transmit la seigneurie à Marie d'Estoquoy, puis elle devint propriété des comtes d'Ancelet. Un incendie au XVIIIe siècle détruisit une grande partie des bâtiments. Le vicomte d'Ancelet vendit la propriété en 1828 à la famille Guilly ; elle changea ensuite de mains pour Jean-Baptiste Capitaine, puis pour Louis Gilles, son gendre. Le docteur Camille Gilles, fils de ce dernier et médecin de Rosa Bonheur, y aménagea des aménagements ; sa veuve Mathilde y procéda ensuite à des fouilles désordonnées, à la recherche d'un trésor. Restaurés par M. Fabrega, propriétaire depuis 1984, les vestiges ont été inscrits au titre des monuments historiques en 1987 ; il s'agit d'une propriété privée qui ne se visite pas. Parmi les légendes attachées au donjon, l'une conte que Fodebert y enferma sa nièce Régina dans un cachot sous la petite tour pendant l'absence de son fiancé Ingebrand, lequel, de retour de Terre sainte, le vainquit et délivra Régina ; l'âme de Fodebert y errerait la nuit. Une autre légende raconte que Bucelin, fou de jalousie, enferma son épouse qui y mourut après plusieurs années ; cette histoire s'inspire apparemment d'un fait divers local : en 1579 François de Wignacourt, seigneur de Montgon, avait assassiné sa femme Nicole de Villers, comme en témoigne une plaque dans l'église de Montgon, les seigneuries de Montgon et de Neuville-Day ayant appartenu aux Bohan.

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