Origine et histoire du Donjon de Fauguerolles
Le donjon de Faugerolles se dresse sur le territoire de la commune de La Croix-Blanche, dans le Lot-et-Garonne (Nouvelle-Aquitaine). Il occupe l'ancien tracé d'une route romaine reliant Agen, Eysses et Périgueux et a été édifié par une famille qui tenait le fief en coseigneurie. En 1259, les frères Arnaud et Gaufred rendent hommage pour le castrum de Falgairolas ; le château est confisqué quelques années plus tard par le roi d'Angleterre, qui le remet à Guillaume Montravel. Le castrum semble avoir été à l'origine un village fortifié et la seigneurie fut ensuite divisée entre de nombreux coseigneurs, notamment les familles de Faugerolles, Durfort, Montpezat-Laugnac, Sarrau-d'Arasse, Chazeron, Rovignan, Monfabès, Leguet, Du Bernet, d'Esparbès de Carbonneau, de Nort, de Galibert, Hugon de Latour et de Raigniac. La tour, située à quelques mètres du village, n'a probablement pas fait partie du castrum. En l'absence de documents de construction, son architecture laisse supposer une datation à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle. Elle a été remaniée par la suite pour être rendue habitable, à une époque où vivaient Jean de Monfabès (1376) ou peut-être Bertrand de Faugerolles. La plupart des courtines et des constructions annexes ont disparu après 1592, date à laquelle la garnison fut mise en alerte. Au début du XVIIIe siècle il ne restait vraisemblablement plus que la tour : lors de la saisie des biens du comte de Laugnac en 1715, un devis de réparations signale l'absence de planchers et la présence d'une toiture en pavillon, et mentionne une chapelle voisine dédiée à Notre-Dame. Au XIXe siècle, la tour appartient à la famille de Galibert. Le château a été inscrit au titre des monuments historiques en 1950 et le donjon a reçu en 1989 le prix Demeures et châteaux du Soleil de l'association Vieilles Maisons Françaises.
Le donjon est une tour quadrangulaire de trois étages non voûtés, aux murs épais d'environ 1,20 m et aux dimensions intérieures de 6,40 m sur 7,50 m. Deux angles sont renforcés par des contreforts et les courtines et autres tours ont disparu. L'entrée nord s'ouvre par un porche en arc brisé ; la salle du rez-de-chaussée n'est éclairée que par cette porte et par deux meurtrières. L'accès au premier étage n'est plus visible ; il pouvait se faire par un escalier en bois ou depuis un bâtiment aujourd'hui disparu, et seul le premier niveau semble avoir été habitable. Les deuxième et troisième étages n'offrent rien de remarquable, mais la tour a été reliée à un autre bâtiment du côté opposé aux contreforts. Sur la face est subsiste une fenêtre géminée à colonne plate au sommet trilobé, probablement remaniée au XVe siècle. On observe l'emplacement d'une bretèche dont subsistent les corbeaux et, du côté sud, un petit soupirail carré qui s'enfonce dans le sol et devait donner accès à une cave ou à un souterrain.