Origine et histoire du Donjon
Le château de Septmonts, ancienne maison de campagne des évêques de Soissons, est situé sur la commune de Septmonts dans l'Aisne et est partiellement classé au titre des monuments historiques. Sa construction s'étend du XIIIe au XVIe siècle et il fut la résidence des évêques de Soissons depuis le XIIe siècle. La partie du XIIIe siècle fut édifiée sous les ordres de Jacques de Bazoches ; la salle dite Saint‑Louis, qui abritait la chapelle, remonte probablement à cette période. Le château fut reconstruit au XIVe siècle par Simon de Bucy, qui fit notamment élever le donjon et la tour carrée. Le donjon, commencé en 1373, s'élève à 47 mètres ; il comprend sept étages desservis par un escalier à vis et couronnés par une guette de 15 mètres. Ses deux premiers niveaux sont voûtés sur croisées d'ogives et la tour abritait un oratoire ainsi qu'une loge pour le concierge. Un dessin de Jean‑Pierre‑Léopold Baraquin, conservé au musée de Soissons, représente ce donjon qui fut admiré par les Romantiques et rendu célèbre par Victor Hugo. La tour carrée, composée de trois étages et semi‑ronde à l'intérieur, comporte un escalier à vis logé dans un des redents qui permettaient de desservir les archères ; elle daterait de la même époque. Cette tour fut acquise en 1864 par un propriétaire qui restaura partiellement le dernier étage et le surmonta d'un belvédère carré. Le pavillon de la Renaissance, dit logis des évêques, fut élevé par Symphorien de Bullioud, qui y mourut en 1534 ; les évêques cessèrent d'y résider à la fin du XVIIe siècle. Le logis présente un avant‑corps à fronton et niche ainsi qu'un escalier en fer à cheval ajoutés vers 1600 et, construit au début du XVIe siècle, il fut longtemps laissé en ruines. Le peintre Jacques‑Edmond Leman racheta le château en 1864 et entreprit des restaurations que la baronne Antoinette Leininger d'Ezpeleta termina à partir de 1877. Bombardé en 1918, le logis Renaissance resta sans couverture jusqu'à l'action de l'Association des Amis de Septmonts, créée en 1971 pour sa sauvegarde et la mise en valeur du site. La commune acquit l'ensemble en 1978, puis la tour carrée en 1999. Le donjon a servi de lieu de tournage pour quelques scènes du film Le frisson des vampires (1971) réalisé par Jean Rollin. L'ensemble comprend des douves, une tourelle entière, une tourelle tronquée à moitié de sa hauteur, les ruines du logis Renaissance et des vestiges de l'enceinte. Une cave voûtée, située dans le parc au nord du château et hors de l'enceinte, présente une structure proche de celles que l'on trouve à Noyon et dans ses environs. La chapelle Saint‑Louis date des XIVe ou XVe siècles. Au titre des monuments historiques, la chapelle Saint‑Louis et le donjon sont classés par arrêté du 18 mars 1920 ; la tour carrée, les caves voûtées situées à l'extérieur de l'enceinte, les vestiges de l'enceinte, les douves et la cour le sont par arrêté du 24 janvier 2006. Le château et ses bâtiments donnent sur un parc doté d'un arboretum et d'un verger, et sont ouverts au public. Le logis Renaissance est en restauration depuis le début des années 1990 et sert de cadre à des expositions temporaires. Chaque année, au mois de juin, se tient sur le site un festival de rock de deux jours nommé Pic'Arts.
