Période
2e moitié XVIIIe siècle, XIXe siècle, 1er quart XXe siècle
Patrimoine classé
Ancienne caserne du Corps Royal des Carabiniers (cad. AM 84) : inscription par arrêté du 3 février 1971 - Bâtiments suivants de l'école de cavalerie, dépendant de l'école d'application de l'Arme Blindée Cavalerie : 1/ en totalité, les bâtiments suivants : le manège Kellermann -1834-, à l'exception des sols (à usage de gymnase) (cad. AM 77) ; le manège des Ecuyers -1767 et 1861- (cad. AM 79). 2/ façades et toitures des bâtiments suivants : le manège-écurie Moshowa -1769- (cad. AM 75) ; les écuries du Manège -1827 à 1840-, le manège Lasalle -1875 à 1877-, le magasin à fourrages -1867, y compris charpentes, structure portante et escalier intérieur-, le manège Montbrun -1768, incendié et "reconstruit" en 1866-1867-, les anciennes écuries de Bouvines -1878-1882-, les anciennes écuries d'Isly -1886-, les anciennes écuries de Denaim -1865-1866-, les anciennes écuries de Valmy -1862-, les anciennes écuries Texel -1861- (cad. AM 77) ; le manège Margueritte -1907- (cad. AM 157) (l'ensemble de ces bâtiments délimite la place du Chardonnet, cf. plan annexé à l'arrêté) : inscription par arrêté du 13 octobre 2000 - Les bâtiments suivants, dépendant de l'Ecole d'Application de l'Arme blindée Cavalerie : 1/ En totalité : le magasin à fourrages (cad. AM 77) ; le "Nouvel Hôtel du Commandement" (cad. AM 81) , avec sa parcelle d'assiette (parc) et ses murs et grilles de clôture. 2/ Pour leurs façades et toitures : l'ancienne infirmerie (actuel mess des officiers (cad. AM 82) , avec ses deux pavillons d'entrée et sa clôture sur l'avenue Foch ; les bâtiments vétérinaires (cad. AM 159) ; les écuries-conciergerie du "Nouvel Hôtel du Commandement" (cad. AM 81) ; les clôtures (grilles, portail monumental, pavillons de garde) visibles depuis l'avenue Foch (cad. AM 82, 159) : inscription par arrêté du 22 septembre 2005
Origine et histoire de l'École de cavalerie
L'École de cavalerie de Saumur, quartier Chardonnet, est un ensemble architectural qui abrite l'institution depuis 1768 et est inscrite aux monuments historiques en 1971, 2000 et 2005. L'installation à Saumur des "Carabiniers du comte de Provence" en 1763 précède la décision de Choiseul, formalisée dans l'instruction provisoire du 1er mai 1765, de créer sur place une école destinée à former les officiers et sous-officiers instructeurs. Parmi les premières réalisations figurent un manège couvert construit en 1764-1765 par l'ingénieur Louis Alexandre de Cessart, une écurie dite de cent-chevaux achevée en août 1766 par François Michel Lecreulx et une seconde écurie, la Moskova, datée de 1767-1768 pour 240 chevaux. La caserne des carabiniers, élevée de 1768 à 1770 par Lecreulx, adopte un plan en H strict orienté vers la Loire et impose en perspective axiale le tracé du Champ de Mars, devenu la place du Chardonnet, ainsi que l'organisation des bâtiments fonctionnels. Les troupes s'installent dans le bâtiment central en 1770. Le site se développe selon une implantation organisée et hiérarchisée autour de la place d'Armes, avec, entre 1767 et 1769, la construction du quartier de cavalerie comprenant le pavillon des officiers, des écuries et leurs dépendances. L'écurie de cent-chevaux, longue bâtisse à l'est de la carrière, était divisée en dix compartiments de huit stalles et possédait à l'étage des greniers pour le fourrage ; elle a été détruite dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le manège Cessart, situé à l'emplacement de l'actuel manège des écuyers, a été détruit dans les années 1860. Au XIXe siècle, l'ensemble s'enrichit de bâtiments successifs : en 1825, les bâtiments Brack et Dumesnil ; en 1828, les écuries du Manège ; en 1834, le manège Kellermann et le parc à fourrage (ensemble détruit en 1866) ; en 1846, le quartier dit "T" ; en 1848, un quartier infirmerie-hôpital ; et, entre 1853 et 1855, l'hôtel du commandement et le quartier "X". Plusieurs projets initiaux pour la caserne s'avèrent trop ambitieux ou coûteux : un premier plan, destiné à loger les cinq brigades du corps, soit 1 786 hommes et 1 200 chevaux, est remplacé en 1765 par une version réduite visant à n'héberger que les deux brigades stationnées à Saumur, l'état-major et l'école régimentaire, les autres brigades devant être logées ailleurs. L'ensemble des bâtiments fonctionnels a été réalisé progressivement au cours du XIXe siècle, certains éléments ayant été détruits ou remplacés au fil du temps.
