Origine et histoire
L’école de la Providence, à Laon (Aisne), regroupe plusieurs édifices anciens : l’ancien hôtel de la rue Clergeot, l’ancien hôtel-refuge urbain des Chartreux du Val-Saint-Pierre (entrée au 40 rue Vinchon) et l’ancienne maison de Chantrut (entrée au 42 rue Vinchon). Ces bâtiments ont été inscrits au titre des monuments historiques en 2001. Il ne semble rien rester du refuge des Hospitaliers, dépendant de la commanderie de Boncourt et installé au Moyen Âge au sud de la parcelle. La façade sur cour de l’aile sud porte un cartouche daté 1574 et des consoles contemporaines ; le revers du portail est daté 1686, époque où le plafond à la française de l’étage a probablement été peint. Les façades sur cour des ailes sud et ouest ont été reprises au premier quart du XVIIIe siècle. La chapelle a été édifiée peu après l’installation, en 1844, des sœurs de la Providence, et après le rattachement en 1851 de la maison ayant appartenu aux Hospitaliers ; l’aile nord pourrait également dater de la même période, construite dans le style des ailes sud et ouest.
Françoise Marquette fonda en 1685 à Laon une communauté de sœurs pour donner une éducation gratuite aux jeunes filles, plaçant les écoles dans sa maison du Champ Saint-Martin et consacrant tous ses biens à cette œuvre ; ces religieuses, appelées « sœurs marquettes », vivaient en communauté, prononçaient des vœux simples et élisaient une supérieure tous les trois ans. La communauté fut dispersée sous l’épiscopat d’Étienne-Joseph de La Fare, alors suspectée de partager des idées jansénistes, puis disparut à la Révolution française. Pour répondre au manque d’enseignement, Armand Mignot, archidiacre et curé doyen de la cathédrale Notre-Dame de Laon, fonda en 1805 les sœurs de la Providence de Laon, dont la vocation était l’instruction des enfants ; cette congrégation fusionna en 1952 avec les sœurs de la Providence de la Pommeraye.
Parmi les éléments remarquables du site figurent la chapelle du XIXe siècle, le portail côté rue Clergeot, des sculptures en façade et une façade notable à l’angle des rues Doumer et des Cordeliers.