Origine et histoire de l'École de plein air
L'école de plein air de Suresnes est un établissement construit dans les années 1930 à l'initiative du maire Henri Sellier et réalisé par les architectes Eugène Beaudouin et Marcel Lods pour accueillir des enfants atteints de tuberculose ou fragiles sur le plan respiratoire. Installée sur le versant ensoleillé du Mont-Valérien, sur un terrain d'environ deux hectares issu de l'ancienne propriété des Landes, elle a été conçue pour préserver les arbres et favoriser un contact étroit avec la nature. Le parti architectural privilégiait l'ensoleillement et l'aération : structure métallique, murs de verre, terrasses et jardins permettant d'ouvrir largement les classes au soleil et, par temps doux, de faire cours en plein air. Le dispositif comprenait un bâtiment principal en arc de cercle relié à plusieurs pavillons d'enseignement, disposés dans le parc et reliés entre eux par des galeries ; ces pavillons, souvent largement vitrés, disposaient de terrasses servant de solarium et d'un chauffage par le sol. L'aménagement intérieur et le mobilier étaient adaptés aux besoins des enfants malades : rampes de circulation à la place d'escaliers, sièges-pupitres et lits en aluminium, sanitaires et bassins en plein air, dispositifs favorisant l'hygiène et le suivi médical avant et pendant la scolarité. Inaugurée en 1936 après une ouverture en 1935, l'école fonctionna jusqu'en 1996 et passa sous la tutelle de l'État en 1954 ; elle eut par la suite une vocation élargie, accueillant d'autres handicaps physiques. L'établissement fut salué par la presse et des architectes contemporains pour son caractère innovant en matière d'architecture sanitaire et pédagogique. Un grand globe terrestre, objet pédagogique remarquable, fut installé devant l'école ; comme l'ensemble du site, il a été classé monument historique en 2002 et a fait l'objet d'une restauration achevée en 2018 grâce à une souscription après l'accord de la DRAC. Le parc a été en partie réduit vers 1970 par la construction de locaux éducatifs supplémentaires, et les bâtiments, inscrits à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1965, ont souffert de problèmes d'étanchéité et de dégradation signalés dès la fin des années 1970. Au début des années 2000, les estimations de remise en état faisaient apparaître un coût élevé, et la municipalité a engagé diverses démarches au cours des années suivantes pour la préservation du site, y compris un dossier transmis à la mission de préservation du patrimoine en 2017-2018. En 2021, l'Élysée annonça l'implantation d'un musée-mémorial du terrorisme sur le site et le transfert des occupants, avec la création de logements pour soignants ; ce projet fut finalement abandonné en septembre 2025 en raison du coût des travaux de restauration. De nombreuses archives et documents témoignant de l'activité et de l'architecture de l'école sont conservés, notamment un reportage photographique au musée national de l'Éducation et des fonds au musée d'histoire urbaine et sociale de Suresnes.