Origine et histoire de l'Édicule de la station Château d'Eau
L'accès de la station de métro Château d'Eau a été dessiné en 1900 par Hector Guimard pour la Compagnie générale du Métropolitain de Paris. La station se situe sur une section de la ligne 4 inaugurée en 1908. L'arrêté de protection couvre l'ensemble des réalisations subsistantes de Guimard pour le métro, dont l'accès de Château d'Eau fait partie. Les créations de Guimard, conçues au tournant du XXe siècle, se présentent sous deux formes principales : des édicules couverts intégrant fonte, verre et lave émaillée, et des entourages plus simples composés d'une balustrade et d'un portique de fonte portant l'enseigne « Métropolitain » et des candélabres signalétiques. Guimard, qui n'avait pas participé au concours organisé par la Compagnie, obtint la commande hors concours au début de 1900 et livra rapidement ses dessins, mais il se heurta bientôt à la CMP sur des questions financières et contractuelles. Malgré la rupture de la collaboration, la Compagnie poursuivit la construction des accès d'après ses modèles jusqu'en 1913. Sur les 167 ouvrages initialement édifiés, beaucoup furent démantelés ou détruits au cours des décennies suivantes, l'Art nouveau étant alors tombé en défaveur. Guimard avait cependant conçu ses éléments de manière modulaire, standardisant panneaux, verrières et pièces de fonte pour faciliter la production et l'adaptation aux différents sites. Il choisit des matériaux modernes pour l'époque — verre, fonte moulée, fer et panneaux de lave émaillée — et fit appel à des fournisseurs spécialisés pour la fonte, l'émaillage et le verre. À partir des années 1960, la redécouverte de l'Art nouveau entraîna des mesures de sauvegarde et des restaurations ; un premier arrêté de 1965 inscrit plusieurs accès au titre de l'Inventaire des monuments historiques, parmi lesquels figure Château d'Eau. En 1978, 86 ouvrages recensés furent protégés au titre des monuments historiques, protection qui a été révisée et complétée en 2016. La RATP a engagé depuis les années 1970 des programmes de maintenance et, à l'approche du centenaire du métro, une campagne de restauration à l'identique a été lancée pour préserver la facture d'origine des ouvrages. Les entrées de métro signées Guimard, maintenant identifiables dans le paysage parisien, sont devenues l'un des emblèmes de l'Art nouveau and contribuent à la renommée patrimoniale de la capitale.
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