Origine et histoire de l'Édicule de la station Étienne-Marcel
L'accès de la station Étienne‑Marcel a été dessiné en 1900 par l'architecte Hector Guimard pour la Compagnie générale du Métropolitain de Paris et s'inscrit dans le style Art nouveau. La station se situe sur une section de la ligne 4 inaugurée en 1908. L'arrêté de protection couvre l'ensemble des réalisations subsistantes de Guimard pour le réseau. Les accès dessinés par Guimard peuvent se présenter comme des édicules couverts mêlant fer, fonte, verre et panneaux de lave émaillée ou comme des entourages plus simples composés d'une balustrade et d'un portique en fonte sculptée ; les candélabres moulés encadrent une enseigne portant le mot « Métropolitain ». Dès 1900 Guimard propose deux modèles d'édicule, avec des variantes à claire-voie, ainsi que des pavillons plus vastes pour certaines gares ; le modèle A est plus compact et conventionnel, le modèle B se distingue par une silhouette plus dynamique et une toiture en V munie d'un chéneau central. Les entourages simples associent une rambarde en fonte avec de grands écussons ajourés et un portique formé de candélabres ornés de verrines rouge orangé, tandis que le lettrage des enseignes relève du style personnel de l'architecte. Guimard conçoit ces ouvrages de façon modulaire et privilégie des matériaux modernes pour une fabrication semi‑industrielle, les soubassements étant traités en pierre. La sélection de fournisseurs spécialisés pour la fonte, la serrurerie, le verre et l'émaillage permettait la production en série des éléments. Bien que rapidement adoptés, ses projets suscitent des désaccords financiers avec la Compagnie du chemin de fer métropolitain et une convention signée le 1er mai 1903 met fin à leur collaboration tout en transférant à la Compagnie les modèles et les droits de reproduction. La construction des entrées conçues par Guimard se poursuit toutefois sous l'autorité de la Compagnie jusqu'à l'automne 1913. Après la Première Guerre mondiale et avec le déclin de l'Art nouveau, de nombreux édicules et entourages sont démontés ou laissés à l'abandon, certains éléments partant à l'étranger. À partir des années 1960 s'amorcent des campagnes de protection et de restauration : un premier arrêté de 1965 inscrit plusieurs accès à l'Inventaire des monuments historiques, et en 1978 sont protégés au titre des monuments historiques les 86 ouvrages alors recensés, protection renouvelée en 2016 par l'ajout de l'entourage de la place de la Nation. La RATP a engagé des programmes d'entretien et de restauration, accompagné de travaux visant la restitution des couleurs et des formes d'origine, afin de préserver ces accès qui sont devenus un élément emblématique du paysage parisien et de l'histoire de l'Art nouveau.