Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème à Paris 20éme dans Paris 20ème

Patrimoine classé Métropolitain Édicule Guimard

Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème

  • Place Martin-Nadaud
  • 75020 Paris 20e Arrondissement
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Édicule Guimard de la station Gambetta - Paris 20ème
Crédit photo : Fred Romero from Paris, France - Sous licence Creative Commons
Propriété d'un établissement public de l'Etat

Période

1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Entourage de l'accès situé place Martin-Nadaud (élément non cadastré, se situant face à la parcelle cadastrale CA 60) : inscription par arrêté du 12 février 2016

Origine et histoire de l'Édicule de la station Gambetta

L'accès de la station Gambetta a été dessiné en 1900 par l'architecte Hector Guimard pour la Compagnie générale du Métropolitain de Paris ; la station, anciennement Martin Nadeau, se situe sur une section de la ligne 3 inaugurée en 1902. Les réalisations de Guimard pour le métro comprennent des édicules couverts et des entourages plus simples, réalisés en fer, fonte, verre et lave émaillée, avec des candélabres portant l'enseigne « Métropolitain ». Dessinés à partir du printemps 1900, ces accès seront abandonnés par la Compagnie après 1913 ; sur les 167 ouvrages construits la plupart des édicules et près de la moitié des entourages furent détruits dans les décennies suivantes. Malgré ces pertes, les entrées de Guimard ont contribué à sa postérité et à la redécouverte de l'Art nouveau ; à partir des années 1960 les installations restantes ont fait l'objet de protections aux titres des Monuments historiques et quelques pièces ont été transférées à l'étranger. Guimard n'avait pas participé au concours lancé en 1899 par la CMP, qui n'avait retenu aucun projet, mais il fut engagé hors concours début 1900 dans des circonstances partiellement obscures et fournira rapidement des dessins complets. Les plans conservés au musée d'Orsay et à la RATP montrent une conception modulaire et standardisée destinée à permettre une production en série et une adaptation aux différents sites. Deux modèles d'édicule se distinguent par leur composition commune — panneaux de lave émaillée insérés dans une armature métallique, vitres surmontant les panneaux, espace ventilé et toiture — et par leurs profils respectifs : l'un plus ramassé et conventionnel, l'autre plus audacieux avec une toiture en V et un chéneau central. Guimard a aussi dessiné de plus grands « pavillons » comprenant guichets et salles d'attente pour des arrêts d'importance, dont certains exemples notables se trouvaient à Bastille et à l'Étoile. La majorité des entourages se présentent comme des balustrades en fonte d'environ un mètre vingt, ponctuées de potelets fins et d'écussons sculptés, avec un portique formé par deux candélabres soutenant une plaque émaillée « Métropolitain » et deux verrines rouge orangé servant à signaler l'entrée ; dès 1901 la CMP compléta progressivement ces dispositifs par un éclairage électrique. Pour les accès secondaires, des cartouches rectangulaires moins hauts furent employés, et à partir de 1901 la Compagnie adopta des enseignes « Métro » inspirées du lettrage de Guimard. Fidèle à l'idéal d'allier esthétique et rationalité, Guimard privilégia les matériaux modernes — verre, lave émaillée, fer et fonte — et limita l'usage de la pierre aux soubassements, en concevant des modules répétables pour réduire les coûts. Des désaccords financiers et contractuels avec la CMP entraînèrent une rupture progressive : une convention de 1903 mit fin aux relations en prévoyant néanmoins la cession des modèles et des droits de Guimard à la Compagnie. La réalisation mobilisa plusieurs fournisseurs spécialisés : pierres de Comblanchien pour les soubassements, la fonderie du Val d'Osne pour les fontes, l'atelier de Gillet pour les panneaux de lave émaillée et les enseignes, la cristallerie de Pantin pour les verrines et des maîtres-verriers pour les toitures vitrées. L'accueil des créations fut contrasté : admirées pour leur inventivité, elles subirent aussi critiques et moqueries, puis une longue période de délaissement et de destructions au profit de modèles plus sobres et de l'Art déco. À partir des années 1960 la mobilisation des spécialistes et des institutions conduisit à des mesures de protection et à des campagnes de restauration ; un premier inventaire et des inscriptions au titre des Monuments historiques furent mises en place, puis complétées ultérieurement. La RATP engagea des programmes d'entretien et, à l'approche du centenaire du métro, lança des restaurations plus ambitieuses visant la restitution à l'identique des formes et des couleurs ; certaines pièces conservées ou reconstituées sont aujourd'hui visibles à Paris et à l'étranger. Les accès de Guimard sont devenus des éléments emblématiques du paysage parisien et de l'Art nouveau, fréquemment repris dans la peinture, la bande dessinée, le cinéma et l'iconographie urbaine, symbolisant pour beaucoup la Belle Époque.

Liens externes