Origine et histoire de l'Édicule de la station Place de Clichy
Accès à la station du métro dessiné en 1900 par l'architecte Hector Guimard pour la Compagnie générale du Métropolitain de Paris. La station se trouve sur une section de la ligne 2 inaugurée en 1902 et l'arrêté de protection porte sur l'ensemble des réalisations subsistantes de Guimard pour le métro. Guimard a conçu au tournant du XXe siècle des édicules couverts et des entourages ouverts, dans un style Art nouveau mêlant fer, fonte, verre et lave émaillée, avec des portiques et de hauts candélabres encadrant une enseigne « Métropolitain ». Ses modèles, déclinés en variantes et en pavillons pour les grands arrêts, reposent sur une conception modulaire faisant appel à des panneaux de lave, des armatures métalliques et des verrières, afin de permettre une production semi-industrielle et des adaptations aux différents sites. Cent soixante-sept ouvrages furent édifiés d'après ses plans ; si ces créations rencontrèrent d'abord un certain succès, elles provoquèrent aussi des polémiques esthétiques et des tensions financières entre l'architecte et la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris. Une convention signée en 1903 mit fin à la collaboration tout en réservant à la CMP le droit de reproduire les modèles, et la pose des entourages se poursuivit jusqu'en 1913. Après la Première Guerre mondiale, l'Art nouveau passant de mode, la plupart des édicules et une part importante des entourages furent démontés ou laissés à l'abandon. À partir des années 1960 la redécouverte du mouvement entraîna des mesures de protection, des prêts et des dons à des musées, et la RATP engagea des programmes de maintenance et de restauration. Un arrêté de 1965 inscrivit plusieurs accès à l'Inventaire des monuments historiques et, en 1978, les ouvrages recensés furent protégés au titre des monuments historiques, protection complétée en 2016. Certaines entrées d'origine ont été restaurées ou reconstituées : l'édicule B de la Porte Dauphine est le seul édicule B d'origine conservé et le modèle A à claire-voie, déplacé, est visible à la station Abbesses. Les créations de Guimard pour le métro, qui conjuguent recherche formelle et techniques industrielles telles que la fonte moulée, l'émaillage sur lave et le travail du verre, sont devenues des éléments durables du paysage parisien et des symboles de l'Art nouveau, suscitant toujours l'intérêt du public et des spécialistes.