Origine et histoire
Les Chais Beaucairois sont un ancien entrepôt d'embouteillage de vins et d'eaux minérales provenant du sud de la France et d'Algérie, mis en bouteille sur place puis redistribués dans la région. Le bâtiment se présente comme une double halle couverte, avec une élévation ordonnancée de cinq travées et trois niveaux. Les murs en pierre dorée enduite remontent à la première construction de l'atelier Debiaume (1877). La charpente, édifiée entre les deux guerres, est remarquable par son caractère novateur : une succession de poutres en bois lamellé-collé sous-tendues par des tirants d'acier, surmontées de croisillons métalliques et appuyées sur de fins poteaux en fonte moulée qui intègrent l'évacuation des eaux pluviales. L'emploi de ces éléments métalliques a permis de supprimer la charpente massive et les contreforts traditionnels, libérant ainsi un vaste volume intérieur. La charpente en lamellé-collé a été réalisée avant 1930 par l'entreprise Lelarge Frères, installée à Rochecardon ; les concepteurs n'ont pas été identifiés. Avant son usage comme chais, le site a accueilli l'usine d'instruments de mesure Falcot, Mairet et Cie, présente à Vaise-Saint-Rambert, 24 chemin des Vacques, attestée vers 1876 et active antérieurement dans les années 1860 cours Lafayette, où elle avait obtenu trois médailles à l'exposition de 1867. L'établissement a connu des changements de raison sociale : Falcot frères (1885-1915) puis Falcot et Charpentier et Cie (1915-1928). La carte industrielle de 1932 mentionne à cette adresse la société des Balances et Bascules Avery, qui n'apparaît toutefois pas dans les annuaires commerciaux ; cette activité cesse au début des années 1930 lors de la grande crise. À partir de 1934, le site est occupé par la société Guichard-Perrachon-Casino, exploitée sous l'appellation Chais Beaucairois et dépendante de cette maison jusqu'en 1990, période pendant laquelle les vins et les eaux minérales y sont embouteillés et redistribués. Le bâtiment, implanté au 43 rue des Docks entre la Saône et les voies de la gare de Lyon-Vaise, a fait l'objet d'une rénovation en 2007 pour accueillir un cinéma. Il est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 2003 en raison de la rareté de tels témoins de l'histoire industrielle de Vaise et de l'innovation technique de sa charpente. Un projet de réaffectation en multiplex, porté par Pathé-ciné SA EuroPalace avec le cabinet Sud architecte, est actuellement à l'étude.
