Origine et histoire de l'Édifice gallo-romain
Les vestiges d'un édifice gallo-romain se situent au 3-5 rue Aristide-Briand, dans le centre de Vernou-sur-Brenne (Indre-et-Loire), à une centaine de mètres de la rive gauche de la Brenne. De l'édifice d'origine subsistent notamment deux murs perpendiculaires, englobés dans des constructions modernes, qui comportent chacun un arc en plein cintre dont les rouleaux alternent des claveaux de pierre et des claveaux formés de deux briques séparées par un lit épais de mortier. L'arrachement du mur sud livre des éléments du clavage d'une autre arcade dont le niveau paraît correspondre à celui de l'arc du mur ouest. L'ensemble, parfois désigné à tort « palais de Pépin le Bref », appartient en réalité à la période gallo-romaine et est attribué au IIe ou au IIIe siècle. La fonction du bâtiment reste incertaine : il a été proposé tantôt comme gîte d'étape lié à des voies antiques, tantôt comme thermes publics ou privés, Vernou étant dans l'Antiquité une agglomération secondaire au carrefour de plusieurs voies. Le site montre une occupation continue du Néolithique à La Tène ; la grande voie reliant Cenabum à Caesarodunum et Juliomagus, figurant sur la table de Peutinger, passe à proximité et, depuis Vernou, une voie suit la Brenne en direction du nord et de Vendôme. Sous les Mérovingiens le site demeure habité et le nom Vernaus vicus est cité par Grégoire de Tours à la fin du VIe siècle. Le bâtiment, seul vestige antique du secteur, présente une forme rectangulaire allongée d'ouest en est dont la partie orientale avait déjà disparu au milieu du XIXe siècle, ce qui complique l'appréciation de ses dimensions. Les murs conservés, hauts parfois de 6,80 m mais partiellement arasés, laissent percevoir une largeur de 11,65 m pour une longueur minimale de 20,60 m, sans que des aménagements intérieurs significatifs aient été retrouvés. Les maçonneries, larges de 0,65 à 0,75 m, sont constituées de deux parements en petit appareil de moellons calcaires avec, à intervalles réguliers, des lits de briques ou de tuiles ; le mortier, blanc ou rose, inclut parfois de la brique ou de la tuile pilée, et le cœur des murs est en blocage de moellons. Des arcades murées et des arcs de décharge montrent une voûte composée en alternance de tuiles et de pierres plates, et les fondations observées consistent en blocs irréguliers de tuffeau liés au mortier de chaux. Un fragment de sol en mortier rose trouvé à l'intérieur est interprété comme appartenant au frigidarium de thermes, mais cet aménagement peut résulter d'un remaniement ou d'une réaffectation postérieure ; un conduit d'évacuation percé dans le mur nord est un autre indice de transformations ultérieures. Les premières interprétations du XIXe siècle ont proposé des attributions historiques diverses, toutes jugées sans fondement, tandis que des comparaisons architecturales et des observations récentes rendent plausible l'hypothèse de thermes publics liés à l'agglomération, sans exclure la possibilité de bains de villa. Les vestiges, largement incorporés dans des bâtiments modernes, sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 6 mars 1947 ; en 1983, le parement des murs et la partie supérieure de plusieurs arcades étaient encore visibles dans les combles, la base des murs ouest et nord subsistait au rez-de-chaussée mais était recouverte d'un enduit, une portion du mur méridional dépassait d'une habitation moderne et montrait le départ d'un arc, et le mur nord-sud séparant les nos 5 et 7 de la rue Aristide-Briand a été proposé comme pouvant appartenir à l'édifice.